Nous venons en amis ★☆☆☆


J’avais été bouleversé par « Le cauchemar de Darwin ». J’ai été bien déçu par « Nous venons en amis », le nouveau documentaire de Hubert Sauper.

Le sujet est le même : comment l’Afrique est victime de la cupidité des étrangers.
Le cadre a changé : après le lac Victoria, Sauper enquête au Sud Soudan à bord d’un petit biplace qu’il a lui-même bricolé.

Son documentaire a été tourné au moment de l’accession à l’indépendance du Soudan du sud en 2010-2012. Mais loin d’être l’occasion de se réjouir de l’exercice par les peuples de leur droit à disposer d’eux-mêmes, Sauper dénonce encore, comme il l’avait fait dans « Le cauchemar de Darwin », l’asservissement de l’Afrique à des puissances extérieures.
Tout y passe : les marchands d’armes, les pilleurs chinois des ressources naturelles (pétrole, bois), les missionnaires texans et même les casques bleus de l’ONU.
Mais la saine colère qui anime Hubert Sauper rate hélas son objectif. En s’interdisant toute contextualisation, comme le veulent les règles stupides qui régissent aujourd’hui l’art documentaire, l’auteur nous prive des clés de base pour comprendre la situation qui prévaut au Soudan : rien n’est dit sur l’indépendance, ni sur les rivalités qui opposent les Nuer et les Dinka.

En attaquant tous azimuts tous les « amis » du Soudan, le réalisateur ne réussit qu’à nous désespérer. On ressort de la salle la mine grave, le cœur triste… et on se dit que l’Afrique est décidément mal partie.

La bande-annonce

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