Nocturama ☆☆☆☆

Sept jeunes gens organisent une série d’attentats simultanés dans Paris. Leurs crimes commis, ils se retrouvent à la nuit tombée dans un grand magasin de la capitale.

Nocturama démarre bien. Pendant sa première demie-heure, Bertrand Bonello filme sans paroles sur fond de musique électro l’arrivée des protagonistes sur les lieux de leurs méfaits : la Bourse de Paris, la Tour Global (sic) de La Défense, le ministère de l’Intérieur (bizarrement situé rive gauche), l’appartement du PDG de HSBC France… Comme dans un film de Melville ou « 24 heures chrono », la nervosité des poseurs de bombes est contagieuse. On s’interroge : quels sont leurs cibles ? quels sont leurs motifs ? parviendront-ils à leurs fins ?

Hélas, Nocturama n’est pas un film d’action. Les bombes explosent en split screens – manifestement le budget effets spéciaux a été réduit à la baisse. Et le film s’encalmine dans un grand magasin (La Samaritaine ?  Le Grand Marché ?) où les jeunes gens ont l’idée particulièrement peu avisée de se regrouper (pourquoi diable ne rentrent-ils pas tranquillement chez eux ?).

Des motivations de ce groupe, on ne saura pas grand’chose si ce n’est à travers quelques flashbacks patauds où on en voit les membres s’initier au maniement du Semtex. Dans ce grand magasin, on les voit céder aux sirènes de la grande consommation et du luxe, contre lesquels pourtant ils viennent d’orchestrer des actions terroristes. Ils forment un groupe hétérogène venant d’horizons variés : le 9-3, Sciences Po (un jeune con encravaté parlant d’égal à égal à un ministre ami de son père) ; mais Bertrand Bonello ne brosse pas un portrait de groupe.

Si Nocturama n’est ni un film d’action, ni un portrait de groupe, alors qu’est-ce ?

De deux choses l’une. Soit Nocturama est une pure œuvre d’art. Mais où est passée l’élégance du réalisateur de L’Apollonide aussi maladroit à éclairer ses jeunes acteurs qu’à les diriger ? Soit Nocturama est une prophétie politique, annonçant l’inéluctable basculement d’une jeunesse nihiliste dans la violence aveugle. Pour radical qu’il soit, ce point de vue se révèle d’une navrante pauvreté faute d’être exploité.

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Déesses indiennes en colère ★★☆☆

Freida, photographe surdouée, convie dans le plus grand secret ses meilleures amies à son mariage dans une belle maison portugaise à Goa. Mad, la chanteuse, Pam, la bourgeoise mal mariée, Nargis, la militante, Jo, l’actrice métisse, Su, la businesswoman, et même Laxmi, la bonne, sont chacune à leur façon des « déesses indiennes en colère ».

Le film de Nan Palin est indien à 200 %. 100 % de vitalité, de musique, de rires et de larmes. 100 % d’académisme à sa façon de consacrer une saynète à chaque personnage, qui incarne une des facettes des violences faites aux femmes en Inde : le viol, l’homophobie, la violence de classe, l’exploitation capitaliste, la phallocratie triomphante, le mariage arrangé…

Le sujet est grave. Et, par un tournant que rien n’annonçait, il bascule aux deux tiers du film dans le drame, sauvant Déesses indiennes en colère de la guimauve très girly dans laquelle il s’était gentiment installé. Pour autant ce film qui se prétend féministe défend avec une touchante maladresse la cause des femmes : avec des top models longilignes filmées dans des décors de rêve, une domestique traitée comme une sœur mais rappelée régulièrement à sa condition ancillaire et une working girl qu’on culpabilise de délaisser son rôle de mère. Dans le même registre La Saison des femmes de Leena Yadav était autrement plus subtil.

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Toni Erdmann ★★☆☆

Depuis sa sortie à Cannes où il avait reçu un accueil enthousiaste, Toni Erdmann divise les spectateurs. La majorité salue une œuvre hors nome, loufoque et attachante. La minorité crie à l’imposture. De quel côté vous classerez-vous ?

Il faut sans doute reconnaître à Toni Erdmann une certaine originalité. Moins dans le sujet qu’il traite que dans sa manière de le faire.

Le sujet ? Il y en a deux : la relation père-fille et le capitalisme en Roumanie.
La relation père-fille file a priori sur un chemin tracé d’avance. Winfried, la soixantaine, professeur de musique dans un collège allemand, n’a plus guère de contacts avec Ines, sa fille partie travailler comme consultante en Roumanie. Sans crier gare, il va l’y rejoindre, déboulant dans sa vie comme un chien dans un jeu de quilles sous l’identité d’un fantasque Toni Erdmann, tour à tour coach, ambassadeur d’Allemagne, peintre sur œufs et consultant dans l’industrie pétrolière.
La peinture du capitalisme sans âme qui corrompt à la fois un pays et l’âme de ceux qui l’exploite constitue, lui aussi, un thème rabattu.

Mais c’est dans la façon de traiter ces deux thèmes que Maren Ade, jeune et prometteuse réalisatrice allemande, surprend et émeut.
Résumer la relation de Winfried et d’Ines à leur réconciliation serait appauvrir un couple père-fille dont deux heures quarante de film permettent de comprendre la complexité. Il n’y a pas d’un côté un père loufoque et de l’autre une fille droguée de travail. L’un et l’autre ont leurs qualités et leurs défauts. Winfried cache derrière sa bouffonnerie une compréhension très fine de l’état de sa fille ; la dureté d’Ines se fissure au fil du film.
C’est peut-être la peinture de la Roumanie moderne qui m’a le plus intéressé dans ce film, d’autant qu’elle est passée sous silence dans les critiques que j’ai pu lire. Toni Erdmann la décrit comme le terrain de chasse d’une faune cosmopolite de consultants plurilingues (on parle beaucoup de langues dans Toni Erdmann – l’allemand, l’anglais, le français – mais quasiment pas le roumain). C’est un pays qui est à la fois dans l’UE – les directives s’y appliquent et un personnage annonce qu’il a remercié Van Rompuy d’avoir permis son adhésion – mais qui se situe encore à ses marches. J’ai particulièrement été émue par le personnage d’Anca, la jeune assistante d’Ines, multidiplômée et ravissante, prête à accepter toutes les humiliations pour conserver son emploi.

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Rester vertical ☆☆☆☆

Il est facile de critiquer les bons films qu’on a aimés et les mauvais films qu’on a détestés. Mais que dire des bons films qu’on déteste ?  Et des mauvais qu’on aime ?

« Rester vertical » est peut-être un bon film. Mais je l’ai détesté.

Je n’ai pas été touché par cette histoire filandreuse d’un réalisateur (double autobiographique d’Alain Guiraudie ?) errant entre la Lozère – où il croise une bergère et lui fait un enfant – Brest – où son producteur s’inquiète du retard pris sur son prochain film – et le Marais poitevin – où le héros consulte une naturothérapeute dans une curieuse cabane. Je suis resté sourd à la beauté des paysages et des lumières. Je n’ai pas compris la métaphore lourdement pesante du loup qui traverse le film, bête effrayante et attirante à la fois. J’ai été décontenancé par l’artificialité des caractères parce que je manque peut-être d’imagination ou parce qu’il s’agit peut-être aussi de grossières caricatures sans épaisseur.

J’ai été choqué par les gros plans répétitifs de sexe, de pénis plus ou moins tumescents, de vagins plus ou moins ouverts. Mon dégoût a culminé avec la scène de sodomie/gérontophilie/euthanasie qui est soi-disant destinée à « briser un tabou » mais qui a plongé la salle dans un silence embarrassé.

Peut-être Alain Guiraudie a-t-il un talent bien à lui. Il en avait donné la preuve avec L’Inconnu du lac. Mais ce talent m’est totalement étranger.

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Nerve ☆☆☆☆

Adolescente mal dans sa peau, Vee découvre par sa meilleure amie une nouvelle application sur Internet : Nerve propose à des « voyeurs » de lancer des défis à des « joueurs » et de les regarder les relever. Vee se pique au jeu et rencontre Ian (Dave Franco, 31 ans (sic) dans la vraie vie). Mais les règles du jeu se compliquent tandis que Vee suspecte Ian de cacher un lourd secret.

Je ne serais pas aller voir Nerve sans l’avis dithyrambique du Monde qui le décrivait comme « une tragédie « geek », entre chœurs de « voyeurs » et Parques numériques ». J’escomptais un film d’action rebondissant dans le dark web et reposant sur une vision stimulante du pouvoir des hautes technologies.

Quelle ne fut ma déception ! Car Nerve ne vaut pas tripette. C’est une resucée moderne du jeu « Conséquence ou Vérité ? » auquel nous jouions déjà au siècle passé. L’essor de l’Internet a permis d’augmenter le nombre des joueurs… et de rendre les défis de plus en plus stupides. Les premiers sont les plus mignons : embrasser un inconnu, voler une robe dans une boutique de luxe ; les suivants deviennent franchement débiles : rouler à 100km/h en moto les yeux bandés, traverser un précipice sur une échelle brinquebalante…

Ce scénario poussif, qui peine à soutenir l’attention durant une heure trente cinq, repose sur une philosophie simpliste : Internet est dangereux, l’anonymat qu’il confère à ses utilisateurs est une invitation à exprimer ses instincts les plus vils, rien ne remplace les rapports humains authentiques. Cerise sur le gâteau : Juliette Lewis, la Lolita incendiaire de Kalifornia et de Natural Born Killers joue le rôle de la mère de Vee, qui se ronge les sangs quand sa fille rentre en retard et ne répond pas à son téléphone. Je vieillis…

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Hotel Singapura ★★★☆

Un Anglais se sépare de son amant chinois ; une mère maquerelle enseigne à ses employées comment rendre un homme fou de plaisir ; un groupe de rock fête son disque d’or ; un transsexuel thaïlandais attend l’opération qui lui permettra de changer de sexe ; une Japonaise trompe son mari avec un jeune Chinois ; une Coréenne visite Singapour avec son meilleur ami…

Unité de lieu, mais pas unité de temps. La caméra de Eric Khoo ne quitte jamais la suite 27 de l’hôtel Singapura ; mais elle balaie près d’un siècle d’histoire depuis la prise de Singapour par le Japon en 1942 jusqu’à un futur de science-fiction où le sexe se pratiquera sous des formes étonnantes.

Il y a deux façons de considérer le film de Eric Khoo. On peut y voir – et le titre français nous y invite – une radiographie en coupe de Singapour. C’est sans doute lui donner plus d’envergure qu’il n’y prétend. Même si, l’exotique brassage des langues (on parle anglais, chinois, coréen, japonais et thaï) est révélateur de l’étonnante mosaïque que constitue la cité-Etat.

L’ambition de « In the Room » est différente. D’une saynète à l’autre, d’une époque à l’autre, le réalisateur pose la même question : comment aimer ? Le sujet est traitée de façon très pratique. Dans une chambre d’hôtel, on fait l’amour et on en parle. Le film, interdit aux moins de douze ans avec avertissement, n’est pas bégueule. Mais, aussi séduisants que soient ses personnages, féminins comme masculins, il ne se réduit pas à une succession de scènes de sexe. « Hôtel Singapura » lorgne du côté de « In the Mood for Love » et a le parfum envoûtant et sensuel des histoires d’amours impossibles.

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Genius ★★☆☆

Dans l’Amérique de la Dépression, Tom Wolfe est un écrivain dont les manuscrits touffus ne sont pas publiés. Il trouve chez Maxwell Perkins un éditeur compréhensif et un père de substition.

Comme l’illustre son affiche,Genius est un double biopic. On pourrait croire qu’il a pour personnage principal Thomas Wolfe (1900-1938). Le rouge au front, j’avoue que je ne le connaissais pas et le confondais avec son homonyme, Tom Wolfe, l’auteur du Bûcher des vanités.

Mais le génie annoncé est moins celui du jeune écrivain maudit que celui de son taiseux éditeur. Dans l’Amérique des roaring twenties et des depressing thirties, Max Perkins fut l’éditeur de Francis Scott Fitzgerald et de Ernest Hemingway – qui font tous deux des apparitions superflues. Il est en vérité le personnage principal de Genius qui choisit de décrire le rôle essentiel et méconnu de l’éditeur, condamné à l’invisibilité par sa mission : il coupe et corrige pour rendre l’œuvre plus lisible et lui permettre de trouver son public mais a pour limite l’interdiction de trahir l’auteur.

Colin Firth est excellent dans ce rôle ingrat. En revanche le choix de Jude Law est particulièrement malvenu. Outre qu’il cabotine outrancièrement, il est trop vieux pour rendre crédible sa relation quasi-filiale avec Colin Firth, à peine plus âgé que lui. Le choix d’un acteur plus jeune aurait été autrement plus judicieux.

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Elektro mathematrix ★★★☆

Filmer la danse au cinéma est une gageure. On peut mettre de la danse dans un film : ça donne Singing in the Rain ou Dirty Dancing – pour ne rien dire d’avatars moins réussis : Sexy Dance 1, 2, 3 ou 4… On peut alternativement filmer la danse : c’est Wim Wenders qui se faufile au plus près des corps des danseurs de la compagnie de Pina Bausch ou Frederik Wiseman qui documente le Crazy Horse.

La chorégraphe espagnole Blanca Li a choisi de porter à l’écran son spectacle Elektro Kif. Elle ne se contente pas de filmer paresseusement son spectacle. Elle le transpose dans un lycée professionnel, le temps d’une journée de classe. Des élèves suivent un cours de maths, mangent à la cantine, travaillent à l’atelier, jouent au basket dans la cour. Ces décors banals sont intelligemment utilisés comme autant d’opportunités pour danser et faire de la musique. Comme dans les comédies musicales, l’artificialité des chorégraphies en crée le charme paradoxal.

Une troupe quasi exclusivement masculine danse l’électro, une danse urbaine dérivée du hip hop, apparue dans les années 2000 et pratiquée en battles. D’une folle vitalité, les danseurs enchainent des mouvements de bras et de jambes compliqués à une vitesse folle. Avec Rize, David La Chapelle avait filmé en 2005 à Los Angeles une danse similaire, le Krump, si rapide qu’on était persuadé que le film passait en accéléré.

L’originalité de la démarche emporte le spectateur pendant la première moitié du film. Mais très vite, la lassitude s’installe devant la répétition des mêmes chorégraphies. Heureusement Elektro Mathematrix a la bonne idée de ne durer qu’une heure vingt.

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Jason Bourne ★☆☆☆

Ils avaient juré de décrocher après La Vengeance dans la peau. Ils n’ont pas tenu promesse. Matt Damon et le réalisateur Paul Greengrass sont de retour neuf ans plus tard.

Ils réutilisent avec autant de succès les recettes des deux films qu’ils avaient tournés ensemble (le premier titre de la franchise était signé par Doug Liman et le quatrième avait été déserté par le beau Matt) : le charisme de Matt Damon, des scènes d’action filmées au cordeau, l’utilisation par la CIA des moyens de surveillance les plus sophistiqués, la musique martiale de John Powell…

Pourtant ce Jason Bourne 5 donne l’impression de fonctionner à vide. Pourquoi ? Parce que les trois premiers reposaient sur une idée aussi simple qu’efficace : un agent secret a perdu la mémoire mais n’a rien perdu de sa force. Du coup les films étaient organisés autour d’un mystère à résoudre : qui est Jason Bourne ?

Au début du cinquième opus, le mystère a été résolu. Jason Bourne a retrouvé la mémoire. Il sait qu’il a rejoint de son plein gré à la mort de son père un programme ultrasecret destiné à transformer les agents de la CIA en tueurs surentraînés.

Ce mystère résolu, les scénaristes de Jason Bourne en imaginent un nouveau : le héros recherche la vérité sur la mort de son père. Mais cette quête est beaucoup moins efficace que celle qui structurait les premiers épisodes. Et la mémoire retrouvée de Jason Bourne prive le héros de ce qui en faisait le charme : une habilité déconcertante et involontaire à tuer.

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L’Économie du couple ★★★★

La première scène de « L’Économie du couple » l’introduit et le résume. Marie rentre dans sa maison avec ses deux filles jumelles. Chargée de paquets, un peu débordée par la vivacité de ses enfants qui renâclent à faire leurs devoirs et aller se doucher, elle découvre avec déplaisir la présence de Boris dont on comprend qu’elle vient de se séparer mais qu’il habite toujours sous le même toit sans toujours respecter les règles de leur cohabitation.

Dans « L’Économie du couple » il est question, comme le titre l’annonce, d’argent. Si Marie et Boris vivent encore ensemble, c’est à cause d’un désaccord financier. La maison appartient à Marie qui l’a acquise grâce à un prêt de ses parents grands bourgeois ; Boris est lui d’une origine plus modeste mais a assuré lui-même la restauration et l’embellissement de leur demeure. Pour que son conjoint quitte les lieux, Marie est prête à lui en payer le tiers ; mais Boris en réclame la moitié.

Le dernier film de Joachim Lafosse – dont j’avais déjà beaucoup aimé les précédentes réalisations – est un bijou.

Un bijou d’écriture. Joachim Lafosse filme le désamour. Il ne leste pas ses personnages d’une inutile dimension psychologique. Pas d’amant ni de maîtresse qui expliquerait la déliquescence d’un couple qui se délite parce qu’il ne s’aime plus. Entre lourds silences et violentes disputes, l’histoire de cette rupture est décrite avec une froideur clinique et une précision sadique. Jacques Mandelbaum dans Le Monde parle d’un « cinéma intelligemment désagréable ». Je ne saurais mieux dire.

Un bijou de mise en scène. La caméra ne quitte pas l’appartement de Marie filmé en longs plans-séquence. Baigné par une belle lumière, il est à la fois accueillant et oppressant : Marie a envie d’y rester mais souhaite que Boris en parte. C’est seulement à l’ultime fin du film qu’on le quittera, pour trois scènes qui viennent clôturer le film et lui donner sa cohérence.

Un bijou d’interprétation. J’adore Bérénice Béjo depuis « Meilleur espoir féminin » qui l’avait révélée. « The Artist » – qui lui valut le Casar de la meilleure actrice et une nomination aux Oscars – n’est pas à mon avis son meilleur film. Je lui préfère « Le Passé » d’Ashgar Farhadi qui est aussi l’histoire d’une séparation et où le personnage interprété par Bérénice Béjo se prénommait déjà Marie. Elle n’a jamais été aussi belle, la mine sévère, les cheveux tirés, si forte dans sa détermination de rompre et de protéger ses filles, si fragile dans le combat qu’elle livre contre l’homme qu’elle a cessé d’aimer. Cédric Kahn a le rôle ingrat de Boris. Sa force jupitérienne menace à chaque instant d’exploser. Mais, pour autant, tous les torts ne sauraient lui être imputés. Si l’irritation de Marie se comprend, Boris n’en demeure pas moins un personnage attachant. Cette absence de manichéisme, ce refus d’instruire le procès à charge d’un des deux membres du couple ne sont pas la moindre des qualités de ce film si juste.

Dans une livraison qui n’a pas brillé par sa qualité, « L’Économie du couple » est haut la main le meilleur film de l’été et peut-être de l’année.

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