Une vieille femme est sauvagement assassinée au bord d’un lac. L’inspecteur Ma Zhe mène l’enquête.
Avec son titre américain, son affiche noctambule, son beau flic ténébreux, Only the River Flows nous promet un polar chinois pur jus. Un genre qui décidément commence à se constituer (Le Lac aux oies sauvages, Un été à Changsha, Les Éternels, Une pluie sans fin, Black Coal…). Certains contiendraient dit-on une critique rampante du régime communiste sinon des évolutions de la société chinoise. Je n’en suis pas absolument convaincu, le fait qu’ils bénéficient de toutes les autorisations de la censure chinoise laissant plutôt penser que leur message est inoffensif.
L’action de Only the River Flows se déroule dans une petite ville chinoise au milieu des années 90. L’énigme policière est riche et rebondissante. Les crimes se succèdent et avec eux défilent plusieurs accusés aux alibis plus ou moins solides : un aliéné, un coiffeur qui cache un lourd secret, un poète qui entretient une relation secrète avec une jeune fille…. Pour mener l’enquête, Ma Zhe est secondé par un jeune acolyte plein de ressources. Son chef, pongiste émérite, exerce sur lui une pression de chaque instant. Pendant ce temps, l’épouse de Ma Zhe traverse une grossesse à risques et hésite à y mettre un terme après les résultats d’une amniocentèse non concluante.
On se dit qu’on est en train de voir un excellent polar et on est impatient d’en découvrir le dénouement quand (attention spoiler) le scénario capote. Au lieu d’aller au bout de sa logique, au lieu d’élucider le mystère qu’il avait construit avec une ingéniosité sadique, le scénario change de pied, passe à autre chose – l’obsession maladive du flic pour son enquête façon La Nuit du 12 – au risque de nous frustrer.