Loveable ★★☆☆

Maria et Sigmund se sont passionnément aimés. Mais sept ans et deux enfants plus tard, le couple est usé. Maria peine à assumer seule les charges du foyer ; Sigmund tolère de moins en moins les brusques accès de colère de Maria. C’est lui qui prend l’initiative de rompre. Maria ne le supporte pas.

Loveable est un film sur le désamour (un terme qui fut à la mode il y a une dizaine d’années avant de l’être moins). Ses dix premières minutes décrivent le coup de foudre entre Maria et Sigmund. Elles sont euphorisantes. Mais le reste du film qui s’inscrit dans un tout autre registre est plus plombant.

Loveable raconte l’histoire du point de vue de Maria qui étouffe de colère et éclate de chagrin. Le film touche un nerf sensible en montrant ce que nous avons tous plus ou moins vécu un jour ou l’autre, homme ou femme, et qui nous a laissé.e brisé.e : une rupture amoureuse, le vide qu’elle crée, l’immense amertume qu’elle occasionne. Cette amertume peut prendre deux formes : la haine (il/elle m’a quitté.e parce qu’il/elle ne me méritait pas) ou l’auto-dénigrement (il/elle m’a quitté.e parce que je ne le.la méritais pas). C’est cette seconde branche qui est ici, fort intelligemment creusée : l’histoire de Loveable est celle de Maria qui se demande si elle est ou non « aimable ».

Ainsi posé, ce film norvégien signé par une réalisatrice d’origine islandaise est évidemment stimulant. Mais hélas, son traitement est tellement mal aimable que l’expérience s’avère traumatisante. Loveable est un feel-bad movie. J’ai trop souvent dit la suspicion que m’inspirent les feel-good movies, j’ai trop souvent écrit que le rôle du cinéma ne se limitait certainement pas à nous faire sentir bien pour m’en plaindre. Mais il y a des limites au masochisme…

La bande-annonce

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