Pierre (Laurent Lafitte) est recruté par le prestigieux collège Saint-Joseph pour remplacer un professeur de français qui vient de se suicider. L’accueil glacial que lui réservent les élèves de 3ème 1, une classe d’élite qui rassemble les meilleurs éléments, le déstabilise. Pierre a vite la conviction que ces élèves surdoués, unis entre eux par un pacte mortifère, préparent le pire.
Le cinéma français, le pire (Le plus beau métier du monde avec Gérard Depardieu, Les Profs) comme le meilleur (Entre les murs palme d’Or à Cannes), nous a habitués à filmer le collège d’une seule façon : des gamins bruyants mais attachants qui persécutent un enseignant passionné mais débordé.
Adaptant librement un roman de Christophe Dufossé, Sébastien Marnier, déjà remarqué pour son premier film, Irréprochable avec Marina Foïs, ne suit pas cette voie tracée d’avance. Ses collégiens sont étonnamment calmes. Trop calmes. Étonnamment intelligents. Trop intelligents. Tous ces trop cachent quelque chose. Le film est construit sur ce suspense. On s’y laisse prendre en se disant qu’on sera irrémédiablement déçu par son élucidation. Divine surprise : la fin du film réussit à nous surprendre.
Son principal atout : Laurent Laffitte. L’ancien sociétaire de la Comédie-française est, comme d’habitude parfait. La comédie potache comme le drame : il sait tout jouer.