Un médecin a disparu d’un hôpital psychiatrique. L’un de ses collègues interroge un patient (Xavier Dolan) pour découvrir l’insoupçonnable vérité.
Xavier Dolan est l’enfant terrible du cinéma canadien. Surtout connu pour ses réalisations (Laurence Anyways, Mommy), il passe volontiers devant la caméra. Dans les deux cas, il manifeste les mêmes qualités et les mêmes défauts : une énergie débordante, une violence difficilement canalisée, une immaturité revendiquée.
Son personnage est presque sobre, qui affronte à fleuret moucheté, le psychiatre qui l’interroge. Le problème de La Chanson de l’éléphant vient moins du jeu des acteurs que de la mise en scène. Inspiré d’une pièce de théâtre, « La Chanson de l’éléphant » est du théâtre filmé qui ne s’échappe quasiment jamais des quatre murs du bureau du praticien.
Le théâtre filmé produit parfois des chefs d’œuvre : Macbeth de Welles, Le Limier de Mankiewicz, Dogville de Lars Von Trier. Mais trop souvent hélas il s’agit d’adaptations paresseuses d’une pièce dont on espère prolonger le succès en touchant un plus large public : Dîner de cons ou Le prénom. Même La Cage aux folles ou Le Père Noël est une ordure (dont je connais, comme toute ma génération, la moindre réplique par cœur) sont des films sans qualités.
La Chanson de l’éléphant présente hélas toutes les tares du mauvais théâtre filmé. Aussi brillant soit-il le dialogue du médecin et du patient finit par lasser. Aucun rebondissement ne vient sortir le spectateur de sa torpeur. Jusqu’à un épilogue inutilement dramatique et vaguement ridicule.