L’Incroyable Histoire du facteur Cheval ★☆☆☆

À la fin du dix-neuvième siècle, dans les Préalpes drômoises, sans aucune connaissance en architecture, sans aucun financement, le facteur Joseph Cheval a consacré quarante ans de sa vie à construire sur son temps libre un palais. Nils Tavernier raconte son « incroyable histoire ».

Jacques Gamblin interprète un doux rêveur, taiseux sinon mutique, que sa tournée quotidienne met en contact avec une nature sauvage et austère. Veuf, séparé du fils qu’il a eu de sa première épouse et auquel il n’a jamais su manifester son attachement, il se remarie avec une veuve du village, Phénomène, qu’interprète avec une maternelle douceur Laetitia Casta. Le couple a bientôt une fille, Alice, à la santé fragile.

L’Incroyable Histoire du facteur Cheval joue la carte d’un classicisme assumé : son titre, son affiche, son casting, son scénario lorgnent ostensiblement vers le film du dimanche soir, grand public. Son sujet n’était pas inintéressant. Mais le film, qui s’enlise vite dans les bons sentiments, est par trop dépourvu d’audace. Les paysages sont trop léchés, la musique trop surlignante, les maquillages trop appuyés (pour vieillir Gamblin jusqu’à la mort de Cheval à près de quatre-vingt-dix ans).

Son seul intérêt : nous inviter à sortir de l’Autoroute du soleil et faire une halte à Hauterives dans la Drôme pour y visiter le Palais idéal du facteur Cheval.

La bande-annonce

Alice T. ★☆☆☆

Alice Tarpan a seize ans. Elle est la fille adoptive de Bogdana qui n’a jamais pu avoir d’enfant et qui est divorcée.
Alice est une adolescente turbulente qui fait volontiers l’école buissonnière et qui mène la vie dure à sa mère.
Alice tombe enceinte. Sa mère l’apprend et l’incite à avorter. Mais, par pur esprit de contradiction, l’adolescente déclare qu’elle veut garder l’enfant.

La Nouvelle Vague roumaine nous a habitués depuis le magistral 4 mois, 3 semaines, 2 jours, Palme d’or en 2007 à des drames naturalistes bouleversants et perturbants. Cristian Mungiu (Baccalauréat), Cristi Puiu (Sieranevada), Corneliu Porumboiu (Le Trésor, Football infini), Calin Peter Netzer (Mère et fils), Radu Jude (« Peu m’importe si l’Histoire nous considère comme des barbares »), Adrian Sitaru (Illégitime, Fixeur), Alexander Nanau (Toto et ses sœurs) en sont les porte-drapeau.

Le sixième fils de Radu Muntean est un peu moins noir que ceux de ses collègues. La grossesse de la jeune Alice ne se finira pas dans le sang, la douleur et les larmes. Elle sera plutôt l’occasion d’un bras de fer entre l’adolescente et sa mère et d’un rapprochement hélas bien mièvre que sauve un épilogue surprenant.

D’ailleurs Bucarest n’est pas filmée comme on la voit souvent l’hiver, sous la neige et la pluie, la grisaille et le froid. Sous la caméra de Radu Muntean, c’est une ville estivale et riante. Quand le film s’en échappe, c’est pour les bords ensoleillés de la Mer noire. Telle est la tonalité de Alice T. : non pas les drames de la vie mais les affres de l’adolescence. Ce que le film gagne en légèreté, il le perd hélas en intérêt. Car, aussi inspirée que soit la jeune Andra Guti, enfant poupine à la chevelure écarlate, Léopard de la meilleure interprétation féminine au dernier festival de Locarno, ses fanfaronnades et ses atermoiements deviennent vite irritants.

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Dieu existe, son nom est Petrunya ★☆☆☆

Malgré ses diplômes, Petrunya est au chômage et est obligée de vivre chez ses parents, à trente ans passés, dans la petite ville de Štip en Macédoine du Nord.
Alors qu’elle vient de subir une énième humiliation lors d’un entretien de recrutement par un DRH tripoteur, elle croise le chemin de jeunes gens qui participent chaque année à une cérémonie traditionnelle : une croix en bois est lancée par le pope dans la rivière glacée et celui qui l’attrape se voit promettre du bonheur pour le reste de l’année.
Sans l’avoir prémédité, Petrunya plonge dans la rivière et attrape la croix. Son geste met le village en émoi : le concours est en effet traditionnellement l’apanage des hommes. Une journaliste de la capitale a filmé l’incident et entend lui donner une publicité. Pendant ce temps, Petrunya, murée dans son silence, refuse de rendre le trophée qu’elle a conquis de haute lutte.

Dieu existe, son nom est Petrunya est le meilleur film macédonien que j’ai jamais vu. C’est d’ailleurs le seul. C’est un bon motif pour aller le voir. Mais ce motif n’est pas suffisant.

Dieu existe, son nom est Petrunya a une grande qualité : son pitch. Il a un grand défaut : il s’y limite. Car une fois posé l’enjeu du film – Petrunya restituera-t-elle la croix qu’elle a conquise ? – le scénario fait du surplace. Il le fait d’ailleurs si bien que l’action, après avoir vagabondé dans la ville de Štip où l’on accompagne Petrunya depuis sa maison jusqu’à l’usine où elle passe un entretien sordide avant de revenir dans le centre ville où les paroissiens sont agglutinés, s’enkyste dans le commissariat où Petrunya est retenue et à la porte duquel la journaliste de Kanal Plus (sic) essaie de la filmer.

Il est difficile de dire du mal de ce film. Car son sujet est en or. Comment ne pas se rebeller contre une règle hors d’âge qui exclut les femmes d’une compétition ? Comment ne pas être horrifié par le machisme et le patriarcat que de telles règles révèlent ? Mais faute de donner corps à cette indignation, Dieux existe, son nom est Petrunya ne parvient ni à nous faire réfléchir, ni à nous émouvoir.

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Her Job ★★☆☆

De nos jours, à Athènes, Panayiota est femme au foyer. Son mari, frappé par la crise économique, est au chômage. Sa fille aînée est une adolescente obèse et insupportable.
Pour améliorer l’ordinaire, Panayiota décide de répondre à la petite annonce passée par un centre commercial sur le point d’ouvrir ses portes. Elle y rejoindra l’équipe chargée de l’entretien. Ses responsabilités ne sont pas bien grandes ; mais ce travail lui ouvrira des horizons inconnus.

Her Job (pourquoi ce titre anglais à un film grec ? pourquoi pas « Son travail » ?) traite de sujets difficiles. Il a pour toile de fond la crise économique grecque, qui fragilise les ménages et détériore les relations de travail. Le sort qui est réservé à la malheureuse Panayiota, dure à la tâche, émouvra le plus insensible des capitalistes.

Mais son sujet principal est ailleurs. Her Job ne quitte pas son héroïne dont il nous montre la triple aliénation : à l’égard de son mari, de sa fille et de son employeur. Panayiota est une mère courage des temps modernes, une figure tragique, une victime consentante des maltraitances qu’elle n’a même pas conscience de subir.

L’histoire d’une émancipation. Pour autant Her Job n’est pas unanimement pessimiste. Sans doute, qu’elle fasse le ménage chez elle ou dans un centre commercial, Panayiota passe-t-elle d’une aliénation à une autre. Mais, ce faisant, elle élargit son univers jusqu’alors réduit aux quatre murs de son appartement exigu, où règne un mari aussi paresseux que patriarcal. Dans son nouveau travail, elle apprend à conduire, se fait des amies, gagne de l’argent. Pour la première fois de sa vie, elle atteint une certain stade d’autonomie. Pour la première fois de sa vie, elle ose s’affirmer et se rebeller.

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Cœurs ennemis ★☆☆☆

Hiver 1945. Bombardée, défaite, l’Allemagne est en ruines. Les Anglais occupent Hambourg. Le colonel Lewis Morgan (Jason Clarke) est logé dans une superbe résidence qui appartenait à Stefan Lubert, un veuf allemand (Alexander Skarsgård). Sa femme Rachel (Keira Knightley) le rejoint, lestée d’un inconsolable chagrin et pleine de préjugés contre les Allemands.

Comme son affiche d’un autre âge l’annonce, Cœurs ennemis joue sur la corde du mélo et de la reconstitution historique. Keira Knightley y est au centre. Elle semble abonnée aux films en costume : Colette, Imitation Game (la biographie sur Alan Turing), Anna Karenine… Immanquablement, on sait qu’une romance improbable se nouera entre elle et le bel architecte qui l’héberge.

Le roman dont ce film est tiré s’intitulait The Aftermath – qui peut se traduire par « les conséquences », « la suite », « après »… Le paradigme autour duquel il était construit était autrement plus subtil que celui sur lequel repose le film. The Aftermath (intitulé La Maison de l’autre à sa publication en France) questionne l’ensuite : y a-t-il une réconciliation possible entre ennemis de guerre ? y a-t-il un deuil à un inconsolable chagrin ?

Pesante fresque mélodramatique, Cœurs ennemis souffre de sa mièvrerie. Il tenait un sujet original – la dénazification – et se focalise à tort sur le trio rebattu du mari trompé, de la femme déchirée et de l’amant séduisant. James Kent aurait pu nous épargner une scène de sexe inutile et embarrassante. Tout comme il aurait pu faire l’économie de l’intrigue secondaire qui se noue entre la fille de l’architecte et un jeune résistant allemand.

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Cinquante nuances plus claires ☆☆☆☆

Après bien des aventures, revoici Anastasia et Christian Grey pour le troisième tome de leurs aventures. Pour qui l’ignorerait, ils se sont mariés à la fin du deuxième et nagent désormais en pleine félicité.
Double gageure pour E.L. James, l’auteure des romans dont la saga est inspirée : quels jeux érotiques inventer pour de jeunes mariés ? quels rebondissements dans la vie sans histoire d’un couple heureux ?

La réponse est simple : aucun. Ce qui frappe le plus dans ce film est sa paresse. Le troisième volet se contente de reproduire, en plus fade, les recettes des deux premiers : trois ou quatre scènes de BDSM suffisamment pimentées pour faire rougir quelques  adolescentes et leurs boyfriends un soir de Saint-Valentin mais suffisamment chastes pour ne pas encourir une classification NC-17 aux États-Unis (on voit les seins d’Anastasia et les pectoraux de Christian mais leurs zones génitales sont pudiquement couvertes), un scénario qui ne démarre jamais tout à fait et qui, faute d’avoir une seule idée originale, reconvoque Jack Hyde, l’ancien patron d’Anastasia.

« C’est Cendrillon qui chouine dans sa guêpière » (copyright Mélanie Benoist). Du coup, Cinquante nuances plus claires se réduit à un long vidéo clip : des images léchées (si on ose dire) sur une musique à la mode. On y voit longuement le voyage de noces du couple glamour et milliardaire en France (so romantic !), leur retour à Seattle où ils ont des occupations de milliardaire : rouler dans des bolides, acheter des demeures fastueuses. Et puis … c’est tout.

On ne sait ce qu’il faut le plus regretter : que ce mom porn (film porno pour mères de famille) ait tant de succès, qu’il donne à penser aux plus jeunes que le BDSM est le mode normal d’une relation amoureuse (oui ! je sais ! je suis un vieux ringard rétrograde) … ou qu’un quatrième volet soit en cours de réalisation.

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Tremblements ★★☆☆

Pablo fait partie de la haute bourgeoisie guatémaltèque. Très proche de ses parents, de son frère aîné, de sa sœur, il a une femme, deux enfants, un bon travail. Mais Pablo entretient une relation avec Francisco que sa famille très pieuse ne saurait tolérer. Elle lui met un marché en main : se « guérir » de son homosexualité par une cure rigoureuse pratiquée par son Église ou renoncer à tout jamais à voir ses enfants.

Le second film du réalisateur guatémaltèque Jayro Bustamante fait froid dans le dos. Comme La Servante écarlate, comme Boy Erased, il dénonce les dérives d’une religion fanatisée en croisade contre l’homosexualité. On ne peut évidemment qu’être choqué par la cruauté de ces « thérapies de conversion » et solidaire du héros, brinquebalé entre sa famille qui le renie, son amant, si doux, et la cheffe glaçante de cette Église dévoyée.

Le scénario repose sur un parti pris audacieux. Il choisit de nous plonger dans le cœur du sujet dans une première scène impressionnante où l’on voit Pablo confronté à sa famille, sommé de faire un choix. Le scénario aurait pu suivre un cours radicalement différent. Il aurait pu lentement nous montrer la vie bourgeoise de Pablo, ses joies mais aussi ses failles, puis sa rencontre avec Francisco, son trouble, ses hésitations. Il y avait de quoi remplir intelligemment un bon tiers de film. Le parti retenu est tout autre. Il a l’avantage de nous haper, l’inconvénient de tomber, passée cette première scène, dans un trou d’air dont on ne ressortira qu’à la conclusion du film particulièrement surprenante.

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Jessica Forever ☆☆☆☆

Jessica (Aomi Muyock révélée par Love de Gaspar Noé) est une grande prêtresse, une chevalière des temps modernes, une grande sœur et une maman asexuée pour une bande d’une dizaine d’orphelins, des jeunes gens sans feu ni lieu, coupables d’avoir commis des crimes qui leur valent d’être poursuivis par de mystérieuses « forces spéciales ».

Les jeunes réalisateurs Caroline Poggi et Jonathan Vinel creusent un sillon bien à eux : celui d’un cinéma ultra-formaliste, stylisé, qui louche du côté du jeu vidéo, de l’heroic fantasy et de la science-fiction au risque de tourner de l’œil. Ils avaient déjà réalisé l’un des trois courts-métrages d’Ultra Rêve, véritable manifeste anti-naturaliste du jeune cinéma français.

Il y a deux façons d’accueillir Jessica Forever.
La première est de se laisser gagner par son romantisme intégral, sa poésie, sa beauté formelle, son refus des concessions.
La seconde est, une fois assouvie la curiosité que sa bande-annonce avait suscitée, de s’ennuyer ferme devant autant d’artificialité, de naïf lyrisme et de pompeuse solennité… et de quitter la salle comme l’a fait l’unique autre spectateur présent avec moi.

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Matar a Jesús ★☆☆☆

Paula est étudiante en arts. Sa vie à Medellín, dans la moyenne bourgeoisie intellectuelle colombienne, est sans nuage jusqu’au drame qui la frappe : son père, professeur d’université, est assassiné sous ses yeux par deux tueurs à gages en moto.
L’enquête s’enlise. La police, débordée et corrompue, ne fait rien. Paula, qui s’est jurée de venger son père, croise par hasard l’un des sicaires qu’elle a eu le temps de reconnaître. Jesús est un jeune voyou des mauvais quartiers, un chien fou aussi inquiétant qu’attachant.

« Qu’il est joli garçon, l’assassin de Papa ». En un vers plein d’ironie, Georges Fourest résumait l’intrigue du Cid. Il aurait pu résumer celui de ce drame colombien largement autobiographique, la réalisatrice Laura Mora ayant vu mourir sous ses yeux son père assassiné dans les rues de Medellín en 2001.

Le pitch de Matar a Jesús est stimulant. Hélas, le film ne fonctionne pas ; car on ne croit pas une seconde au « couple » improbable que forment Paula et Jesús. Comment la jeune femme peut-elle être à la fois écrasée de douleur après la mort de son père et attirée par son assassin ? Comment peut-elle dans le même mouvement fomenter une sanguinaire vengeance – dont on sait pertinemment qu’elle n’aura pas le cran de la mettre en œuvre –  et sillonner les rues de Medellín blottie derrière lui sur sa moto ?

On me répondra que c’est précisément cette ambiguïté, cette schizophrénie qui font tout l’intérêt du personnage de Paula. Certes. Sauf que ça ne fonctionne pas.

Reste la description naturaliste de la deuxième ville la plus peuplée de Colombie, de ses quartiers pauvres où la violence sociale nourrit la violence physique, loin des fresques lyriques consacrées à la vie de Pablo Escobar.

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Buñuel après « L’Âge d’or » ★★☆☆

Après le scandale provoqué par son film L’Âge d’or, interdit par la censure, le jeune réalisateur Luis Buñuel se retrouve ruiné et déprimé. Un coup de chance lui offre une opportunité : son ami le producteur Ramón Acín gagne à la loterie une somme qui lui permet de financer un nouveau film.
Il s’agira d’un documentaire tourné dans une région reculée de l’Estrémadure.

Tiré du roman graphique de Fermín Solís, Buñuel dans le labyrinthe des tortues, le film de Salvador Simó inaugure un genre : le making-of d’un documentaire en dessin animé.
Pourquoi pas ? On voit depuis quelques années l’animation, comme le montre la richesse de la programmation du festival d’Annecy qui vient de se conclure, envahir tous les genres. Le temps n’est plus où elle se cantonnait aux comptines trop sucrées pour enfants. L’animation raconte des histoires aux adultes. Elle constitue désormais un sous-genre du documentaire historique. En témoignent des œuvres telles que Funan sur le génocide cambodgien, Another Day of Life sur la guerre d’indépendance de l’Angola ou Adama sur les tirailleurs sénégalais enrôlés durant la Première Guerre mondiale.

Buñuel après l’âge d’or évoque une page méconnue de la vie et de l’œuvre de Luis Buñuel. Le réalisateur espagnol, expatrié à Paris, n’a pas trente ans. Il fréquente André Breton et Salvador Dali. Il vient de tourner Un chien andalou et L’Âge d’or, deux œuvres profondément subversives qui marqueront l’histoire du surréalisme, mais qui souffrent d’être déconnectées du réel. Le documentaire Terre sans pain marque une rupture dans sa carrière. Pour la première fois, Buñuel se coltine avec le réel – même si, comme le montre le film, il n’hésite pas à le re-fabriquer. Indirectement politique, son cinéma le devient directement.

Terre sans pain est un témoignage anthropologique – qui n’est pas sans rappeler dans cette veine Nanouk l’Esquimau de Robert Flaherty tourné dix ans plus tôt. Le dessin animé nous en montre les séquences les plus emblématiques. On y découvre des populations misérables, arriérées. Le documentaire de Buñuel n’était pas tendre avec les animaux : on y voyait un coq étêté, une chèvre précipitée du haut d’une falaise, un âne agonisant sous la piqûre d’un essaim d’abeilles. Le dessin animé, quatre-vingt dix ans plus tard, a l’audace de braver les oukases de la SPA et du parti animaliste et de nous remontrer ces images.

Seul défaut : on aurait volontiers fait l’économie des cauchemars de Buñuel qui le mettent en présence d’un père avare de tendresse dont le réalisateur quémande la reconnaissance.

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