Après avoir tué sa femme et ses enfants, Paul Bernardin a disparu. Il s’est réfugié en Argentine et y coule désormais des jours paisibles. Un policier croit l’avoir reconnu à Roissy à l’embarquement d’un vol vers Copenhague. Mais l’individu, dénommé Michel Uzès, arrêté et interrogé par la police danoise, s’avère n’être qu’un paisible danseur de country. Deux femmes, autopromues enquêtrices, consacrent leur temps libre à la traque du fugitif et mettent la main sur Michel Uzès dont elle sont bien décidées à arracher les aveux.
J’ai tellement aimé le dernier spectacle des Chiens de Navarre, La vie est une fête, aux Bouffes du Nord, que je me suis précipité au dernier film de Jean-Christophe Meurisse. J’avais oublié qu’il avait auparavant signé Oranges sanguines, trop acide à mon goût.
Les Chiens de Navarre, ça passe ou ça casse. Ce mélange d’humour noir, politiquement incorrect, flirtant avec les limites de la vulgarité, enthousiasme ou irrite. Ça dépend des pièces – ou des films. Ça dépend aussi peut-être de l’humeur du spectateur.
J’aurais dû a priori être charmé par cette franche déconnade qui prend pour prétexte l’affaire Dupont de Ligonnès et les confuses théories que sa disparition en 2011 a fait naître. On imagine qu’il a refait sa vie au Texas alors que le plus probable – le cousin de mon beau-frère est policier municipal et tient sur cette affaire des informations confidentielles de première main – est qu’il a été enlevé par des extra-terrestres… ou bien qu’il s’est suicidé dans le massif de l’Estérel une fois ses méfaits accomplis.
La sauce d’ailleurs monte dans la première demi-heure qui nous introduit à la galerie de personnages, tous plus déjantés les uns que les autres, une mention spéciale à Gaëtan Pau dans le rôle de Michel Uzès. Le film commence d’ailleurs très fort avec le dialogue de deux médecins légistes (Jonathan Cohen et Fred Tousch) en train de dépecer un cadavre. Mais, si la sauce monte, elle ne prend pas ( je ne suis pas très sûr de ma métaphore culinaire !). Pire, elle retombe (idem). La curiosité amusée que Les Pistolets en plastique a suscité dans sa première moitié se mue en lassitude sinon en irritation. On réalise bien vite que l’affaire XDDL n’est qu’un prétexte à l’accumulation de saynètes plus ou moins réussies, plus ou moins drôles, dénonçant en vrac les théories du complot, l’ultracrépidarianisme des internautes, l’incompétence de la police, etc.