The Guilty ★★☆☆

Asger Holm est officier de police. Il va être jugé pour une bavure qu’il a commise et compte sur le témoignage de son coéquipier pour le blanchir. En attendant son procès, il a été affecté au 112, le service téléphonique d’urgence de la police danoise.
Au milieu des appels plus ou moins fantaisistes qu’il reçoit, Asger Holm reçoit celui d’une femme qui prétend avoir été kidnappée. Elle raccroche brutalement. Asger Holm mettra tout en œuvre pour la retrouver et lui porter secours.

The Guilty constitue un tour de force. Il filme une traque policière sans quitter le policier qui la mène, sans mettre les pieds hors du service depuis lequel il reçoit les appels plus ou moins hachés d’une femme prénommée Iben et tente de contacter son mari, Michael, sa fille, Olivia, et les forces de police qu’il lance sur leurs traces.

Sacrée gageure que Gustav Möller relève haut la main aidé par son acteur principal, sinon unique, Jakob Cedergren, croisé en 2010 dans un film mineur de Thomas Vinterberg. On imagine volontiers le défi qu’il s’est lancé : « Et si on filmait une enquête policière sans quitter une pièce, sans une seule image de ses auteurs et de ses victimes ? ».  Hitchcock aimait à dire qu’il rêvait de réaliser un film se déroulant dans une cabine téléphonique. Il allait à moitié réaliser ce fantasme de réalisateur avec Lifeboat (1941) , rassemblant sur un canot de sauvetage les neuf survivants du torpillage d’un paquebot américain par un sous-marin allemand. Phone Game (2002) avec Colin Farrell est construit sur le même principe : la caméra ne le lâche (quasiment) pas, qui décroche le combiné d’une cabine publique et s’entend dire par le sniper qui le vise qu’il sera tué s’il raccroche. Plus claustrophobe encore, Buried (2010) filme avec quelle efficacité un subcontractor américain enterré vivant en Irak, relié au monde extérieur par un téléphone mobile à la connexion défaillante.

Le film, qu’un aveugle pourrait suivre sans quasiment en rien perdre, repose en grande partie sur ce qu’entend Asger Holm. Le travail sur le son est remarquable. Un plus grand parti aurait pu en être tiré, par exemple en disséminant des indices dans les appels de Iben, que le policier retrouverait en écoutant la bande de l’enregistrement.

Pour tenir la durée, il faut des rebondissements. Il y en a un, de taille, au milieu du film, que je n’avais pas vu venir. C’est bien. Mais ce n’est pas assez pour tenir la durée. À défaut, le scénario donne à son héros un passé – cette bavure dont il s’est rendu coupable – dont on se demande un temps si elle a un lien avec le drame qu’il est en train d’aider à élucider. La clé est à rechercher dans le titre et dans sa promesse de rédemption. La ficelle est un peu grosse, la béquille trop voyante. Dommage…

La bande-annonce

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