Cinéma, mon amour ★☆☆☆

Dans une petite ville du nord-est de la Roumanie, Victor Purice exploite le cinéma Dacia. Avec deux employées, il essaie contre vents et marées de remplir sa salle.

Alexandru Belc tenait un sujet en or : le combat pour la survie d’une salle de cinéma. Il pouvait compter, pour en assurer la diffusion et la promotion, d’un public captif : les exploitants de cinéma qui s’identifieraient à lui et les cinéphiles de tous poils. Giuseppe Tornatore en avait en son temps tiré une fiction inoubliable, Cinema Paradiso (1989).

Hélas, il  gâche une belle idée par manque de travail. Il se borne à suivre pas à pas Victor Purice. On le voit accueillir des groupes scolaires, jouer au ping-pong avec ses employées, se battre avec la chaudière récalcitrante du cinéma, repeindre son enseigne… Au bout de trente minutes, la cause est entendue : cet homme est un Don Quichotte.

Mais le documentaire ne cherche pas les causes de cette situation. Les salles de cinéma roumaines ferment-elles du fait de la concurrence du DVD ou d’Internet ? La question est posée à Victor Purice qui la balaie d’un revers de main. Non. La responsabilité incombe à Romania Film l’exploitant public. C’est sans doute réducteur. De toutes façons, on n’en saura pas plus : spéculation foncière ? corruption ? Et c’est bien dommage.

Pas plus le documentaire n’explore-t-il les remèdes possibles à cette situation. À aucune moment n’est-il envisagé de réagencer cette salle immense, impossible à chauffer, en un complexe de deux ou trois salles plus petites. Rien n’est dit sur la programmation qui semble majoritairement constituée de films américains grand public. Pas un mot sur les actions menées vers des publics spécifiques, sur des cinés-débats, sur des présentations par les réalisateurs, dont les exploitants savent qu’elles sont susceptibles de faire revenir dans les salles obscures un public qui en a oublié le chemin.

La bande-annonce

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