Ma mère est folle ☆☆☆☆

La cinquantaine bien frappée, Nina a vécu toute sa vie comme un oiseau sous la branche. Mais le fisc la rattrape qui lui réclame de payer sous un mois cinquante mille euros. Sur les conseils d’Emir, un réfugié bosniaque rencontré dans le métro dont elle coproduit le disque de rap (sic), Nina décide de ramener un go fast de Rotterdam (re-sic). L’accompagne dans son road trip à bord du SUV prêtée par une riche douairière (Arielle Dombasle) un garçonnet mutique (Jules Rotenberg) dont Emir lui a confié la garde.
Ce périple sera l’occasion pour Nina de renouer avec son fils Baptiste (Vianney) qu’elle n’a plus vu depuis deux ans et avec Alvaro (Patrick Chesnais) un amant de jeunesse.

Née en 1948, Diane Kurys a commencé sa carrière cinématographique il y a plus de quarante ans avec des films d’une étonnante fraîcheur : Diabolo Menthe (Prix Louis-Delluc en 1977), Cocktail Molotov (qui révèle François Cluzet en 1980), Coup de foudre (qui représente la France aux Oscars en 1984), Un homme amoureux (sélectionné à Cannes en 1987). Puis, la jeune réalisatrice et son mari Alexandre Arcady se sont lentement mués en notables du cinéma, enchaînant les réalisations sans âme (À la folie avec Anne Parillaud et Béatrice Dalle), les films en costumes qui sentent la naphtaline (Les Enfants du siècle avec Juliette Binoche et Vincent Magimel), les comédies pas drôles (Je reste ! avec Sophie Marceau et Vincent Perez), .

Ma mère est folle, hélas, ne redorera pas son blason. Il aurait pu indifféremment être adapté au théâtre ou au cinéma, il y a vingt ans ou aujourd’hui. Le film repose sur un seul ressort : la folie douce de Fanny Ardant qui cabotine dans le rôle d’une mère gentiment foldingue. Les personnages sont caricaturaux, de ce fils que sa mère insupporte (mais qui lui reste néanmoins indéfectiblement attaché) à cet ex-amant désormais homosexuel installé dans une villa digne de La Cage aux folles en passant par Nono, ce malheureux gamin mutique réduit au rôle de faire-valoir. Les dialogues pèsent des tonnes (« J’ai vécu comme un oiseau sur la branche … jusqu’au jour où la branche s’est cassée »). Les situations n’ont pas une once de crédibilité.

C’est du café théâtre filmé à l’économie entre Rotterdam et Bruxelles histoire de donner du mouvement à un film qui en est cruellement dépourvu. À fuir…

La bande-annonce

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