Wild Rose ★★★☆

Rose-Lynn Harlan ne vit que pour sa passion : la musique country. Mais, si elle a le sens du rythme et ne quitte jamais ses santiags, la jeune femme a bien des obstacles à franchir afin de réaliser son rêve : chanter à Nashville. Premièrement, elle vient à peine de sortir de prison et doit s’employer comme femme de ménage chez un couple de bobos. Deuxièmement, elle a déjà donné naissance à deux enfants avant ses dix-huit ans dont sa mère a assuré la garde pendant sa détention mais qui réclament son amour. Troisième handicap et non le moindre : Rose-Lynn vit à… Glasgow.

Pourquoi diable les distributeurs évoquent-ils A Star is Born sur l’affiche française de Wild Rose – les diffuseurs britanniques n’ont pas commis pareille erreur ? Le film britannique n’a rien à voir avec le lady-gagesque biopic américain. Son héroïne n’est pas une star sur le point d’éclore. Il ne s’agit pas ici de donner un écrin à quelques tubes marketés pour conquérir les premières places des charts.

Le vrai sujet de Wild Rose n’est pas la musique. Cela n’empêchera pas les amateurs de country d’y prendre du plaisir – et ceux qui n’aiment guère ce genre, dont je fais partie, de prendre leur mal en patience. Son vrai sujet, c’est Rose, une jeune femme partagée entre sa passion et sa famille.

Le sujet n’est pas d’une folle inventivité. On a vu trop de films de Ken Loach & Co., des plus larmoyants aux plus réussis, pour en être surpris. Mais le cocktail, fait de caractères entiers, de paysages urbains déprimants, de pubs aux tables poisseuses à force de bières renversées, fait toujours son effet.

La réussite doit surtout au talent de ses deux actrices. Dans le rôle de la fille : Jessie Buckley. Retenez son nom. On vient de la voir dans la minisérie Tchernobyl interpréter le rôle de la femme courageuse d’un pompier agonisant. On l’avait déjà remarquée en tête d’affiche de Jersey Affair l’an passé.
Dans le rôle de la mère : Julie Walters. J’ai passé tout le film à me demander où je l’avais vue. Sa ressemblance avec Judi Dench m’induisait-elle en erreur ? C’est en farfouillant dans sa biographie que je l’ai retrouvée : elle jouait dans Sammy et Rosie s’envoient en l’air, le film par lequel j’ai découvert Stephen Frears l’été de mes dix-sept ans. Sur l’affiche, Julie Walters a trente ans de moins. Une sorte de FaceApp à l’envers.

La bande-annonce

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