Les 8 salopards ★★☆☆

Il est de bon ton de vouer aux gémonies le huitième film de Quentin Tarantino. Avec la satisfaction de moucher un gamin précoce et turbulent. Avec la joie mauvaise de le rappeler à l’ordre, de le ramener dans le droit chemin pour lui faire payer les voies de traverse dans lesquelles il s’était trop longtemps complu.

Ce premier paragraphe est censé en annoncer un second dans lequel je dirais tout le bien que je pense de ces huit salopards. Sauf que je n’en pense pas beaucoup de bien. Mais ce premier paragraphe étant plutôt bien troussé, je n’ai pas le courage de le rayer d’un trait de plume.

Avant de vous dire tout le mal que je pense de ces huit salopards, arrêtons-nous un instant sur l’oeuvre de Quin-tine. Avez-vous aimé Reservoir Dogs ? Pulp Fiction ? Jacky Brown ? Kill Bill ? Inglorious Basterds ? Django unchained ? Pas moi ! Je reconnais la cohérence de cette oeuvre, sa force, son originalité.  Mais désolé ! Je ne kiffe pas. Pourquoi ? Parce que dans l’oeuvre de Tarantino,  rien ne me touche, rien ne m’émeut. Son hyperviolence stylisée ne m’excite ni ne me révulse. Ses personnages sans psychologie me restent étrangers.  Ses dialogues interminables me font bâiller d’ennui.

Vous allez me dire : pourquoi diable passer tant de temps à nous raconter ce que tu aimes (ou pas !) chez Tarantino ? Contente-toi de nous donner ton opinion sur ces huit salopards ! Nous conseilles-tu d’aller le voir ? Ou pas ?

En un mot comme en cent : « Les huit salopards » est un excellent Tarantino et c’est précisément ce que je lui reproche. Dans sa filmographie sacrément burnée, c’est un film-somme. Une synthèse de son oeuvre. Le huis clos de « Reservoir Dogs » + l’hémoglobine de « Kill Bill » + la guerre de Sécession de « Django Unchained ».

Si vous avez aimé tous ces films, courez voir « Les huit salopards » et prenez votre pied (tiens ! pas de podophilie dans un Tarantino !) dès le générique qui constitue peut-être le plan le plus réussi du film. Si vous n’aimez pas Tarantino, vous vous ennuierez ferme devant ce film trop long.

La bande-annonce

Un commentaire sur “Les 8 salopards ★★☆☆

  1. Couldn’t agree more! Sauf sur l’originalité supposée de Tarantino : je n’ai jamais rien trouvé d’original dans sa filmographie. Ce type a une culture cinématographique exceptionnelle qui, alliée à sa technique irréprochable, lui permettent de puiser dans, ou plutôt de piller les plus grands classiques du cinéma mondial en faisant passer ça pour de l’originalité auprès de critiques en mal de héros à admirer et à descendre (bref, pour faire vendre) et auprès d’un public acculturé coincé dans l’instant. Sign O’ the Times, comme dirait Prince (un vrai génie, lui, mais c’est de la musique, je m’égare !)

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