Un traître idéal ★☆☆☆

On dit souvent de John le Carré que c’est le plus grand maître du roman d’espionnage. Ses romans sont d’une grande complexité et laissent peu de place à l’action. Ses héros sont des hommes et des femmes ordinaires avec leurs faiblesses et leurs lâchetés.

John le Carré a été, plus qu’à son tour, porté à l’écran. Une erreur fréquemment commise a consisté à vouloir faire de ces films, jusque dans le choix de ses héros, des James Bond bis : La Maison Russie (1990) avec Sean Connery ou Le Tailleur de Panama (2001) avec Pierce Brosnan. Deux autres adaptations sont en revanche de purs bijoux qui délaissent l’action pour se focaliser sur le portrait psychologique : La Constance du jardinier (2005) et surtout La Taupe (2011). Ce dernier film, sa musique hypnotique, ses couleurs donnaient physiquement à sentir l’atmosphère lourde qui régnait au MI6 en pleine guerre froide.

Les dernières adaptations en date de John le Carré sont en revanche oubliables : Un homme très recherché (2013) et aujourd’hui Un traître idéal. Tout se passe comme si le réalisateur, effrayé par la complexité de l’intrigue et soucieux de la resserrer sur sa dimension la plus spectaculaire, l’avait essorée jusqu’à la priver du moindre intérêt. Du coup, si la mise en place de l’histoire, pendant la première moitié du film, suscite l’intérêt, le soin destructeur avec lequel l’intrigue se réduit à une banale course-poursuite dans la seconde en réduit l’intérêt à peu de chose.

La bande-annonce

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