Joueurs ★☆☆☆

Ella (Stacy Martin) travaille jusqu’à l’épuisement dans le restaurant de son père. Elle y rencontre Abel (Tahar Rahim) et tombe instantanément sous son charme.
Abel est un joueur compulsif qui passe ses nuits dans un cercle de jeu. Il y entraîne Ella qui espère le guérir de son addiction.

Joueurs est un film noir comme on n’en fait plus sur un monde aujourd’hui quasi-disparu : celui des cercles de jeux plus ou moins clandestins, celui des bas-fonds de la capitale que le cinéma  des années cinquante et soixante avait magnifiquement filmés.

On le découvre à travers les yeux d’Ella avec la même excitation et la même répulsion qu’elle. En suivant Abel autour d’une table de punto banco [une variante du baccara], Ella sait qu’elle pourrait elle aussi s’y perdre. Mais elle sait surtout qu’elle devra passer par là pour conquérir l’homme qu’elle aime. Car, à la différence des films noirs des années cinquante, c’est ici la femme qui court après un « homme fatal » dont elle s’est éprise passionnément et qui ne cesse de lui échapper.

Tahar Rahim et Stacey Martin sont l’un et l’autre parfaits. Lui retrouve la fièvre de ses premiers rôles, que des choix de carrière parfois hasardeux avaient tendance à étouffer. Elle réussit, d’un plan à l’autre, à être tour à tour saisissante de beauté et d’une parfaite banalité. Autour d’eux, Karim Leklou confirme son talent atypique.

Le problème de Joueurs est ailleurs. Dans son scénario sans tension, aux enjeux convenus, aux rebondissements courus d’avance et à la conclusion exagérément pathétique. Si les lumières nocturnes de Joueurs nous fascinent pendant son premier tiers, son histoire dénuée d’intérêt nous laisse ensuite au bord du chemin.

La bande-annonce

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