Les Séminaristes ★☆☆☆

Dans la Tchécoslovaquie des années 80, l’Église catholique est divisée. Une partie d’entre elle a dû accepter de se placer sous la férule du régime communiste pour continuer à former ses prêtres, à les ordonner et à leur confier une paroisse avec l’autorisation d’y dire la messe ; une autre a au contraire refusé cette compromission et est entrée dans la clandestinité. C’est dans ce contexte troublé que Juraj et Michal entrent au séminaire de Bratislava. Très vite, comme leurs aînés, ils devront effectuer des choix cornéliens qui mettront en péril leur foi, leur amitié sinon leur vie.

Les Séminaristes est une production slovaque distribuée en France par l’ARP pour des motifs qui défient le bon sens. On voyait mal a priori, alors que, dit-on, des dizaines sinon des centaines de films attendent en vain une date de sortie, comment les spectateurs seraient attirés en foule par ce film en noir et blanc au sujet plombant. On le voit encore plus mal quatre-vingt minutes plus tard, une fois sorti d’une salle quasi-déserte (cinq spectateurs au total).

Certes, au-delà de la question purement historique de la subordination du clergé catholique au régime communiste tchécoslovaque, Les Séminaristes tangente un sujet universel : la disposition chez l’homme à accepter de compromettre ses valeurs. Mais il le traite avec des effets de style trop encombrants : un son saturé, des cadrages millimétrés, des noirs et blancs très travaillés, un scénario qui multiplie les ellipses et les flashbacks au risque de ne plus rien comprendre (merci à mon intelligente voisine d’avoir éclairé ma lanterne). Même bien disposé à l’égard du cinéma slovaque, même curieux de l’histoire du communisme, le spectateur ne pourra qu’être déboussolé par le manque de contextualisation et écrasé par ce trop-plein de formalisme.

La bande-annonce

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