Stars at Noon ★☆☆☆

Trish Johnson (Margaret Qualley) est une journaliste américaine coincée au Nicaragua, en pleine crise du Covid. Les autorités lui ont confisqué son passeport après qu’elle a écrit un reportage sur les exactions commises dans le nord du pays et refusent de le lui rendre. Trish n’a en tout état de cause plus assez d’argent pour se payer son billet de retour. Elle croit trouver une planche de salut en la personne de Daniel DeHaven (Joe Alwyn), un homme d’affaires anglais qu’elle rencontre au bar de l’hôtel Intercontinental. Elle couche avec lui par intérêt mais en tombe bientôt amoureuse au point de ne plus pouvoir le quitter. Daniel est hélas suspecté par la CIA qui le file d’être de mèche avec les autorités nicaraguayennes.

Stars at Noon est l’adaptation du livre éponyme, écrit en 1986 par Daniel Johnson qui racontait son séjour chaotique dans le Nicaragua sandiniste en pleine guerre civile deux années plus tôt. Curieusement, Claire Denis n’opte pas pour une reconstitution historique dans les 80ies mais situe l’action de nos jours, avec des téléphones portables, des liaisons Internet et des masques pour se protéger du Covid. Le résultat en est paradoxal, sinon bancal qui ancre définitivement cette petite république centraméricaine, qui a vaillamment pansé ses cicatrices, dans son passé et dans une guerre civile qui ne passe pas.

Mais là n’est pas le principal défaut du film qui en compte un autre, beaucoup plus rédhibitoire.
Stars at Noon a en effet tous les atours d’un film d’espionnage, une sorte de Journaliste à Panama façon John Le Carré ou de Notre agente à La Havane façon Graham Greene avec son héroïne sexy en diable et son héros plus mystérieux que nature. Mais Stars at Noon nous frustre du plaisir qu’il nous promet en oubliant en cours de route son intrigue qui s’enlise dans la jungle costaricaine.

Claire Denis semble prendre tant de plaisir à filmer les corps sensuels de ses deux héros qu’elle en oublie son scénario en chemin. On la comprend volontiers. Margaret Qualley – révélée dans la série The Leftovers, à mon sens la meilleure série de la dernière décennie, qui accomplissait une prestation bluffante dans la pub pour Kenzo World et dont les pieds dans Once Upon a Time… in Hollywood ont enflammé mes paraphilies podophiles (avec un o) – y est éblouissante. Je prends le pari qu’elle rejoindra bientôt les rangs des plus grandes stars de Hollywood, quelque part entre Nicole Kidman et Tilda Swinton.
En revanche, Joe Alwyn est nettement moins convaincant. D’ailleurs le rôle a été proposé à Robert Pattinson, qui y aurait été parfait (et que Claire Denis avait fait jouer dans High Life) puis à Taron Egerton. Alors que les deux héros partagent la tête de l’affiche et le même lit, dans des scènes qui se voudraient d’un érotisme torride, aucune alchimie ne naît entre eux pour enflammer la pellicule.

La bande-annonce

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