Iris et les hommes ★☆☆☆

Iris Beaulieu (Laure Calamy) s’étiole. Son mari (Vincent Elbaz), accro au boulot, ne la touche plus. Sa vie a beau être sans nuages – un métier prenant, deux filles merveilleuses, un splendide appartement haussmannien dans le centre de Paris – Iris, la quarantaine, s’ennuie. Sur le conseil d’une amie, elle s’inscrit sur un site de rencontres en ligne. C’est le début d’une nouvelle vie…

En 2020, Antoinette dans les Cévennes avait tout raflé : 900 000 entrées, le César de la meilleure actrice… Caroline Vignal et Laure Calamy reforment ce duo gagnant et le rappellent sur l’affiche du film, espérant ainsi rafler le même succès.

Hélas, si les mêmes ingrédients sont rassemblés – une tête d’affiche toujours aussi tonique, des situations souvent drôles dans lesquelles chacun et chacune se reconnaîtront, une morale gentiment consensuelle (« l’important c’est de se retrouver ») – la recette fonctionne mal.

La raison en est qu’on sait par avance où le film, bien sage, nous conduira. Dès le départ, tout est écrit : Iris s’ennuie et les rencontres qu’elle fera n’ont d’autres fonctions que de la désennuyer. La règle est affichée – elle ne quittera pas son mari – et elle est fidèlement tenue. Tout ce qui se passe entre le postulat de départ et le point d’arrivée est donc ravalé au rang de péripéties plus ou moins savoureuses, sans tension ni enjeu.

On bute alors sur le second défaut du film. Cette succession de rencontres, où vient s’intercaler un numéro de comédie musicale au rythme endiablé du célèbre It’s Raining men bizarrement traduit en français, est plus ou moins drôle. Est-elle censée représenter l’échantillon moyen des rencontres qu’une quadragénaire parisienne est supposée faire sur Meetic : un dépressif trop collant, un Dom Juan prétentieux, un métis terriblement séduisant, un fétichiste vaguement inquiétant, un post-ado en mal de cougar ? Rassurez-vous (ou désespérez-vous) : aucune de ces rencontres ne violera le code Hays et ne mettra notre vaillante héroïne en danger [on peut légitimement se demander si la façon dont elle rembarre son harceleur est une dangereuse minoration des violences sexuelles dont les femmes sont victimes ou tout simplement la réaction la plus saine et la plus pertinente à avoir dans de telles situations].

Une seule pépite sauve l’ensemble du naufrage : le rôle hilarant tenu par l’assistante médicale d’Isis (Suzanne de Baecque) dont la réaction à la dick pic qui s’affiche sur le portable de sa patronne restera le moment le plus drôle du film.

La bande-annonce

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