L’Orage africain ★☆☆☆

Le réalisateur béninois Sylvestre Amoussou s’était fait connaître en 2007 avec une fable réjouissante. Africa Paradis imaginait une Afrique prospère menacée d’invasion par des hordes d’immigrés en provenance d’une Europe qui aurait sombré dans la misère. Son film renversait avec une saine insolence les stéréotypes qui polluent les représentations Noir-Blanc.

Il continue dans la même veine avec son dernier film. Son action se déroule dans les rues d’un pays africain imaginaire – même si on reconnaît sans peine celles de Cotonou envahies d’une nuée de mobylettes. Un président démocratiquement élu a décidé d’y nationaliser les moyens de production et d’en renvoyer les Occidentaux. Mais il se heurte à la résistance d’Occidentaux aussi racistes que fourbes et à la trahison de quelques Africains corrompus.

La charge est lourde. Sans nuance. Elle n’est guère servie par une direction d’acteurs affligeante – à commencer par Sylvestre Amoussou lui-même qui s’est arrogé le rôle principal – et par un scénario sans éclats qui se conclue en épingle à cheveux. Le manque de moyens se voit. Une musique envahissante ne parvient pas à le cacher.

Elle est révélatrice aussi des apories d’une certaine pensée anti-occidentale. Car la revendication – légitime – du président Eso de reprendre le contrôle des richesses nationales le conduit logiquement à des décisions dérangeantes : se rapprocher de la Russie et de la Chine (qui vont utiliser leur veto au Conseil de Sécurité pour empêcher le vote de sanction contre son pays … comme ils l’avaient fait pour la Syrie d’Assad !), voir la main de l’étranger dans les troubles qui agitent le pays (comme Gbagbo qui instrumentalisait la thèse de l’ivoirité pour hystériser ses partisans), revendiquer une souveraineté intégrale contre l’ingérence droits-de-lhommiste de la communauté internationale (comme Goebbels qui rappelait à la tribune de la SDN que « charbonnier est maître chez lui »).

La bande-annonce

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