Vous êtes jeunes, vous êtes beaux ★☆☆☆

Lucius (Gérard Darmon) a soixante-treize ans. Atteint d’un mal incurable, la médecine lui prédit une mort imminente. Lucius vit seul dans un appartement modeste. Il n’a pour seule amie que Mona (Josiane Balasko), retraitée elle aussi, qui attend un hypothétique déménagement dans la maison de ses enfants.
La vie de Lucius bascule après sa rencontre avec Lahire qui lui propose contre finance de participer à une activité illégale.

Le jeune réalisateur Franchin Dion a rassemblé autour de lui une belle brochette de septuagénaires : Gérard Darmon, Josiane Balasko, mais aussi Patrick Bouchitey (dans le rôle d’un vieux beau dopé à la coke et au Viagra) et Denis Lavant (né en 1961, il fait bien dix ans de plus que son âge) dans un drame d’un pessimisme noir. Son propos, pour lui qui vient de Chine où le respect des aînés est un principe inviolable de la vie familiale : dénoncer la solitude et l’abandon dans lesquels les personnes âgées achèvent leur vie dans nos sociétés occidentales.

Tout est glauque dans ce film. Les lumières blafardes d’un hiver sans soleil dans une banlieue sinistre, les néons nocturnes. Et, bien sûr, ces scènes à la Fight Club, presque grotesques où des vieillards se combattent à mains nues, les chairs flasques, la peau ridée, les muscles fondus.

On peut, si l’on est bien luné, trouver beaucoup de beauté et de poésie dans ces extérieurs glacés et ces scènes de cabaret à la Otto Dix. Mais, la radicalité déprimante et le défaitisme accablant de Vous êtes jeunes, vous êtes beaux, risquent d’avoir raison de la joie de vivre du plus optimiste des spectateurs.

La bande-annonce

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