À deux heures de Paris ★☆☆☆

Sidonie (Erika Sainte), une hôtesse de l’air, la petite trentaine, est une jeune femme belle et indépendante. À seize ans, alors qu’elle vivait en baie de Somme une jeunesse insouciante, passant d’un amant à l’autre, elle est tombée enceinte. Ses parents n’ont pas accepté son choix de garder l’enfant qu’elle a élevée seule. Lolo (Matilda Marty) la presse de questions sur l’identité de son père. Pour y répondre, Sidonie, accompagnée de sa fille, part « à deux heures de Paris » retrouver ses anciens amoureux : un garagiste taiseux (Fred Testot), un vieil esthète décadent (Frédéric Perrot), un patron de boîte de nuit (Bruno Slagmulder), un entraîneur de foot, un médecin de campagne infidèle….

À deux heures de Paris avait de quoi séduire. À commencer par son actrice principale, la rousse Erika Sainte, jusqu’alors cantonnée aux seconds rôles (la série Baron noir, La vie est belge, Le Serpent aux mille coutures, Jeune femme, etc.), entourée de quelques partenaires de talent : Frédéric Perrot, aussi décoiffé que dans En Thérapie, Thierry Frémont, qu’on aimerait voir plus souvent, Fred Testot qui n’utilise pas la veine comique qui l’a rendu célèbre avec Omar Sy, et même deux actrices qu’on pensait à tout jamais rangées des voitures : Fanny Cottençon et Valérie Mairesse. Autre atout : les paysages tellement zen de la baie de Somme.

Malheureusement, la réalisatrice Virginie Verrier, dont c’est le premier, et à ce jour, le dernier film, n’utilise pas toutes ces ressources. Son scénario, s’il se termine par une jolie pirouette, repose sur des bases bien fragiles : comment croire qu’une adolescente, aussi délurée et inconstante soit-elle, ait pu avoir cinq rapports avec cinq hommes différents en l’espace d’une semaine ?

La relation entre Sidonie et sa fille n’est pas assez creusée. Il en va de même du conflit jamais soldé qui a opposé Sidonie à ses parents. Autre personnage délaissé : Jeanne, la meilleure amie de Sidonie pendant son adolescence, qui, elle, est restée au pays et y a connu la vie immobile que Sidonie a refusée. Du coup, le film se réduit à la narration sans surprise des cinq rencontres successives de Sidonie. Ces cinq amants ont dans l’ensemble plutôt mal vieilli – au point qu’on se demande ce qu’elle a pu leur trouver et pourquoi elle ressent le besoin de remettre le couvert avec trois d’entre eux. Nostalgie quand tu nous tiens….

La bande-annonce

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