Fifi ★★☆☆

Sophie a quinze ans et étouffe l’été venu dans le petit appartement d’un HLM nancéen où sa mère, ses quatre frères et sœurs et son neveu s’entassent. Quand elle croise Jade, une amie de collège, sur le point de partir en vacances sur la côte atlantique, elle ne résiste pas à la tentation de dérober les clés de la belle villa de ses parents. Dès le lendemain, elle s’y glisse en catimini et jouit de son luxe et de son silence. Mais Stéphane, le frère aîné de Jade, étudiant en école de commerce à Paris, surgit à l’improviste et débusque l’intruse. Après avoir hésité à la dénoncer à ses parents, il choisit de la laisser faire et de lui laisser la porte ouverte.

À tort ou à raison, on aura tôt fait de classer Fifi parmi ces petits films français qui ne cassent pas trois pattes à un canard et qui n’auraient pas existé sans les (généreuses ?) subventions publiques qui financent – certains disent qui entretiennent – le cinéma d’auteur français. En effet, Fifi, qui a déjà quasiment disparu des écrans dans sa deuxième semaine d’exploitation à peine, ne brille ni par son originalité ni par sa maîtrise. Il ne suffit pas de filmer une relation platonique (pardon d’avoir spoilé)  en la lestant de dialogues très écrits pour se croire autorisé à invoquer les mânes de Rohmer.

Pour autant, Fifi n’est pas sans charme. Le principal est dans celui de ses acteurs. Céleste Brunnquell et Quentin Dolmaire forment un couple désassorti. D’ailleurs ce décalage est justifié : si les héros avaient été trop proches, on n’aurait pas compris qu’ils ne finissent pas par s’embras(s)er.
J’ai passé tout le film à me demander si Quentin Dolmaire était un bon ou un mauvais choix de casting. Il était parfait dans les rôles torturés de post-adolescents fiévreux écrits pour lui par Arnaud Desplechin (Trois souvenirs de ma jeunesse) ou Nadav Lapid (Synonymes). Il manque trop de sensualité comme de maturité pour trouver sa place ici. On se demande quelle attirance (physique ? intellectuelle ?) il peut exercer sur la jeune Fifi.
En revanche, Céleste Brunnquell est encore une fois parfaite. Elle l’était déjà dans Les Éblouis qui lui avait valu le César du meilleur espoir féminin en 2019 (je lui y avais trouvé des faux airs de Simone Signoret jeune). Elle est connue du grand public depuis la série à succès En thérapie – à laquelle bizarrement je n’avais pas accroché après les trois premiers épisodes. Je prends le pari que commence pour elle une belle et longue carrière.

La bande-annonce

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