Les Promesses ★★☆☆

Alexander (Pierfrancesco Favino) a passé son existence entre l’Italie de son père, trop tôt décédé, où son grand-père (Jean Reno) possède une immense fortune qu’il n’est pas près de lui léguer, et l’Angleterre de sa mère, où il a finalement fait sa vie, dans le commerce des livres, auprès de ses amis, Louis et Jack, dont il est inséparable, et où il a fondé un foyer avec sa femme Bianca et sa fille Penelope. La vie lui a fait, à l’aube, des promesses, qu’elle n’aura jamais tenues (Romain Gary, sors de ce corps !)
Alexander a failli connaître le grand amour avec Laura (Kelly Reilly) ; mais les circonstances l’en auront sans cesse empêché.

Amanda Sthers adapte son propre roman, sorti en 2015. Son action se déroulait entre la France et l’Italie. Les hasards de la production – ou les langues maîtrisées par son casting très cosmopolite – l’auront conduite à la transposer en Angleterre. Mais l’essentiel demeure : la vie d’un homme, de son enfance dorée à sa vieillesse solitaire, scandée par les matches de foot regardés avec ses deux poteaux, histoire de donner aux spectateurs des repères chronologiques.

Les Promesses rappelle Le Colibri. Il a le même thème, le même héros, Pierfrancesco Favino, les mêmes décors, la presqu’île de l’Argentario au large de la Toscane. Il a le défaut d’être sorti une semaine après, à une date, le 9 août, qui n’est pas la plus porteuse de l’année. Trois semaines plus tard, il a quasiment disparu des écrans.

J’entends parfaitement les critiques aigres qui l’ont descendu – comme elles avaient exécuté, huit ans plus tôt, le roman d’Amanda Sthers – lui reprochant pêle-mêle, un sujet trop mélo, une construction inutilement alambiquée multipliant flashbacks et flashforwards, des acteurs grossièrement grimés pour rendre crédibles un vieillissement ou un rajeunissement qui ne le sont pas. C’était d’ailleurs quasiment les mêmes que celles qui avaient été adressées au Colibri.

Mais pour les mêmes raisons que j’avais aimé Le Colibri, j’ai aimé Les Promesses, malgré ses nombreux défauts. Avec la horde ses admiratrices pâmées, je suis sur le point de m’inscrire au fan club de Piefrancesco Favini qui, non content d’avoir un charme fou, joue décidément impeccablement bien. La structure emberlificotée du récit m’a plu ; elle rompt avec la linéarité ennuyeuse des histoires qui se contentent de suivre la chronologie ; elle sera peut-être démodée dans dix ans mais elle est aujourd’hui furieusement de son temps. Quant au sujet du film, l’histoire d’un homme qui a raté sa vie, elle me touche douloureusement. Ne manque peut-être pour une troisième étoile que le charme de Bérénice Bejo à côté de laquelle Keilly Reilly, aussi roussoyante soit-elle, fait pâle figure.

La bande-annonce

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