La Fille de Brest ★★☆☆

Le Mediator était un coupe-faim destiné aux diabétiques en surpoids. Commercialisé en France par les laboratoires Servier depuis 1976, il provoque des complications cardiaques susceptibles d’entraîner la mort. Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, est la première à avoir dénoncé les dangers de ce médicament. Adapté de son autobiographie, ce film raconte son histoire.

« La Fille de Brest » ne s’intitule pas « Le Scandale du Mediator ». Et c’est bien le problème du film d’Emmanuelle Bercot qu’on avait connue plus inspirée dans « La tTte haute » (avec Benoît Magimel déjà et Catherine Deneuve). Ce titre annonce un déplacement de focale.

C’est à Irène Frachon qu’on va s’attacher, à cette « fille de Brest » qui n’est ni une chercheuse, ni une cardiologue et pas même une parisienne et qui, tel David contre Goliath, va démontrer aux instances de pharmacovigilance leur myopie et aux laboratoires leur cynisme. Et pas au scandale du Mediator proprement dit, dont la présentation détaillée des arcanes médicales, administratives et judiciaires auraient sans doute été trop démonstrative.

Mais le problème est que le film reste entre deux eaux. L’image donnée de Irène Franchon, interprétée avec une communicative énergie par la danoise Sidse Babett Knudsen (lumineuse dans « L’Hermine ») est caricaturale : une passionaria qui réussit, à force de volonté, à déplacer des montagnes. À de trop rares moments, notamment dans sa confrontation avec un collègue (joué par Benoît Magimel en surcharge pondérale) pointent les failles du personnage, son obsession, son narcissisme.

Quant au scandale du Mediator, on n’en apprend guère plus qu’on en savait déjà … et pas assez pour être capable de rédiger cette chronique sans être allé au préalable faire un tour sur Wikipedia.

La bande-annonce

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