Parfaites ★★★☆

Pendant plus d’un an, le documentariste Jérémie Battaglia a suivi l’équipe canadienne de natation synchronisée dans la phase préparatoire des Jeux olympiques de Rio.

J’ai adoré ce documentaire sorti en catimini dans quelques trop rares salles.
Pour trois raisons.

D’abord pour ses étonnantes images. Jérôme Battaglia vient de la photographie et réussit, comme le montre l’affiche, des plans sous-marins ou aériens d’une étonnante sophistication.

Ensuite pour son euphorisant suspense. Comme tous les films de sport, Parfaites est construit autour d’un enjeu simple. Gagnera ? Gagnera pas ? On prend fait et cause pour la sympathique équipe canadienne. On partage son stress, ses joies, ses déceptions. On admire sa quête sans cesse recommencée d’une perfection absolue. On découvre aussi un sport d’une étonnante exigence, nécessitant les talents de nageuse, de gymnaste et de danseuse. Un sport qui souffre d’être trop souvent réduit à l’image caricaturale qu’il donne : jolies poupées en bikini, trop maquillées, au sourire artificiel.

Enfin pour sa dimension géopolitique. Le Canada est en effet un outsider dans le monde de la natation synchronisée. Il est écrasé par la Russie ou par la Chine qui sélectionnent au berceau les nageuses sur des critères purement physiques. Pour améliorer leur synchronicité, ils identifient des jeunes filles quasi identiques, des « jumelles ». Le Canada n’a pas ce luxe. De cet handicap, il veut faire une force, souhaitant renvoyer l’image d’une équipe nationale diverse et métissée. Courez voir Parfaites pour savoir si ce pari hétérodoxe portera ses fruits.

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Le Serpent aux mille coupures ★★★☆

Trois trafiquants de drogue rencontrent par hasard en pleine nuit un motard blessé qui les abat froidement avant de se réfugier dans une ferme dont il prend les occupants en otage. C’est le début d’une longue traque.

Nous sommes tous les orphelins des polars noirs des années 70-80 qui ont accompagné notre adolescence : Peur sur la ville, Adieu poulet, Le Professionnel … Le genre, à force peut-être d’avoir été visité sous toutes les coutures, est passé de mode.

On appréciera d’autant les réalisations de Éric Valette qui s’inscrit sans vergogne dans cette filiation. Déjà Une affaire d’État en 2009 et La Proie en 2011 révélait la patte d’un réalisateur racé. Le Serpent aux mille coutures, adapté d’un roman de D.O.A. (un auteur français dont le nom de plume fait référence au célèbre polar américain sorti en 1950), est de la même farine.

Les spectateurs un peu bégueules trouveront l’histoire tirée par les cheveux, le dénouement bâclé, la violence superflue voire complaisante (l’interdiction aux moins de seize ans me semble néanmoins bien sévère). Pour ma part, je me suis laissé prendre par cette histoire rondement menée qui se déroule dans les vignobles du Tarn, un lieu inhabituel pour un polar. J’ai été particulièrement impressionné par le jeu de Tomer Sisley (qui ne réussit pas à décoller depuis ses débuts prometteurs dans Largo Winch), de Terence Yin (« plus réussi est le méchant, plus réussi est le film ») et de Erika Sainte (dont j’ai déjà dit dans ma critique de La vie est belge tout le bien dont je pensais). Tout en en reconnaissant volontiers les limites, j’ai aimé ce polar aux allures de western qui aurait mérité une diffusion en salles plus large que celle qui le condamne par avance à un injuste et trop rapide oubli.

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Fantastic Birthday ★☆☆☆

Greta va fêter ses quinze ans. Adolescente mal dans sa peau, elle a l’impression que personne ne la comprend : ni ses parents, ni sa grande sœur, ni ses amis du lycée. Pour lutter contre la solitude, elle se réfugie dans un univers parallèle peuplé de créatures inquiétantes.

Fantastic Birthday est le titre français (sic) de Girl Asleep. J’imagine volontiers le brainstorming des distributeurs français qui ont probablement trouvé que Girl Asleep n’était pas un titre qui attirerait les foules. Ils se creusent la tête. Quinze ans ? L’anniversaire ? Greta et ses amis imaginaires ? Jusqu’à ce que le stagiaire de troisième propose Fantastic Birthday qui a le double mérite de coller au contenu du film et d’avoir ce côté un peu arty.

Pendant son premier tiers, Fantastic Birthday fonctionne. Rosemary Myers stylise l’univers d’une adolescente. Son film ressemble terriblement à ceux de Wes Anderson : des plans millimétrés, des couleurs primaires, des familles gentiment foutraques.
Mais tout se déglingue quand Fantastic Birthday bascule dans le fantastique. Aussi réussis que soient les délires visuels de Greta, ils sont trop sursignifiants pour faire vraiment rêver. Peur de son corps ? peur de sa sexualité ? peur de l’autre ? Autant de peurs à assumer pour que l’adolescente franchisse avec succès l’épreuve initiatique de cet anniversaire festif qu’elle n’avait pas voulu.

Tant mieux pour elle. Tant pis pour le spectateur oublié au bord du chemin.

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Corporate ★★☆☆

Emilie Tesson-Hanssen (Céline Salette) travaille à la DRH d’une grande multinationale. Stéphane Froncart (Lambert Wilson) l’a recrutée dans un but machiavélique : réduire la masse salariale à moindre coût en poussant les salariés surnuméraires à la démission pour éviter le versement de lourdes primes de licenciements.
Ses méthodes trouvent leur limite lorsqu’un employé dépressif se défenestre dans la cour de l’entreprise.

Corporate a pour cadre la steppe managériale du XXIème siècle et son univers impitoya-able. Le cinéma a déjà investi cet univers : Violence des échanges en milieu tempéré, De bon matin (tous deux tournés par le même réalisateur Jean-Marc Moutout), Ressources humaines (qui avait révélé Jalil Lespert) ou même l’exécrable Le Capital de Costa-Gavras avec José Garcia ont peint des salariés acculés par des méthodes de management déshumanisées.

Corporate filme le harcèlement moral, le lean management et ses dérives. Il ne le fait pas sans un certain manichéisme qui nuit parfois à sa crédibilité. Lambert Wilson est trop méchant dans le rôle du directeur sans scrupule, Violaine Fumeau trop vertueuse dans celui de l’inspectrice du travail.

Corporate est sauvé de la caricature par l’excellente interprétation de Céline Salette. La killeuse qu’on découvre au début du film se fendille à la suite du suicide qu’elle a provoqué. Moitié par peur du gendarme, moitié par humanisme, elle se désolidarise de l’idéologie corporate qu’elle était censée promouvoir.

Plusieurs dénouements étaient possibles. Celui choisi m’a un peu déçu. Je l’aurais aimé plus sombre.

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La Vengeresse ★☆☆☆

Face-de-mort, un catcheur devenu sénateur (sic), embauche quatre chasseurs de primes pour retrouver le précieux document qui lui a été volé dans l’incendie du bar des bikers qui lui servent de garde prétorienne. L’un des quatre, Rod Rosse, va se retourner contre son employeur et prendre fait et cause pour Lana, l’auteur du larcin.

Revoilà Bill Plympton et ses films d’animation pour adultes. On reconnaît dès la première planche l’auteur de L’Impitoyable lune de miel et des Mutants de l’espace : couleurs pop, silhouettes déformées (des têtes énormes sur des corps minuscules), dialogues trash.
Dans Revengeance (intraduisible mot-valise), le vieux dessinateur s’est adjoint les services d’un jeune scénariste. Pour la première fois peut-être il raconte une histoire, particulièrement dense pour un film de une heure onze seulement. Une histoire complexe, pleine de rebondissement, qui évoquerait les films noirs des années 40 si elle ne se déroulait dans une Californie bien contemporaine. On pense à Inherent Vice de Paul Thomas Anderson et plus encore à l’esthétique pop de Kill Bill Quentin Tarantino dont Lana la vengeresse, aussi adroite à manier l’arc que Uma Thumrman le sabre, n’a pas pu ne pas s’inspirer.

Pourquoi ne donner qu’une seul étoile à ce dessin animé dont je suis en train de saluer la richesse ? Parce que je ne suis pas entré dans le délire de Bill Plympton. Parce que ses dessins ont cessé de m’intéresser passé le premier étonnement. Parce que son histoire, finalement assez conventionnelle, ne m’a pas captivé. Bref parce que, malgré la brièveté du film, je m’y suis copieusement ennuyé.

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Utu ★☆☆☆

L’action de Utu se déroule en Nouvelle-Zélande pendant les années 1870 durant la colonisation de cet archipel par les Britanniques.

Utu signifie vengeance en maori. Le sujet du film est celui d’une triple vengeance.
Vengeance de Te Wheke, un supplétif de l’armée britannique qui se rebelle contre ses maîtres après le sac de son village, se tatoue le visage, chante des hakas et prend la tête d’une troupe de guérilleros.
Vengeance de Williamson, un colon blanc rendu fou de douleur par l’assassinat de sa femme par les rebelles maoris.
Vengeance du lieutenant Scott, un Néo-Zélandais blanc dont l’histoire personnelle le conduit à se démarquer des méthodes violentes du colonel Elliot, chargé de mater la rébellion.

Sorti en 1983, Utu figure au nombre des 1001 films à voir avant de mourir. Il doit ce statut à sa renommée en Nouvelle-Zélande dont il raconte un pan de l’histoire. Un peu comme La Marseillaise ou Paris brûle-t-il ? dans l’hexagone. Cette célébrité et la curiosité qu’inspire ce petit pays antipodique expliquent que Utu ressorte en salles cette semaine à Paris.

Je dois confesser une grande déception à la découverte de cette pépite méconnue. La faute sans doute à l’époque où il a été tourné. 1983, c’est Le Retour du Jedi, L’Étoffe des héros, Tchao Pantin et Scarface. Des œuvres, je l’admets volontiers, que nous avions en leur temps vues et aimées. Mais des œuvres qui ont mal vieilli. En ces temps là, les films sont longs, lents, horriblement mal éclairés.

Utu ne fait pas exception. Pendant près de deux heures, c’est une succession vite monotone de combats mal filmés. Les paysages grandioses de la Nouvelle Zélande, que Peter Jackson allait rendre mondialement célèbres en en faisant l’arrière-plan du Seigneur des anneaux vingt ans plus tard, sont gris et pluvieux. Même les personnages de Te Wheke, qui retourne contre le colon la violence exercée contre ses compatriotes, ou de Wiremu, qui préfère construire une relation apaisée avec les Britanniques plutôt que de nourrir un combat stérile, n’émeuvent pas.

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London House ★☆☆☆

Kate (Clemence Poesy) et Justin (Stephen Campbelle Moore) attendent un enfant. Ils occupent le premier étage d’une maison bourgeoise de Londres. Theresa (Laura Birn) et Jon (David Morrissey) s’installent au rez-de-jardin de la même demeure. Ils ont quelques années de plus et attendent eux aussi un enfant. Les couples sympathisent avant qu’un événement dramatique ne les éloigne.

London House voudrait volontiers loucher vers Hitchcock ou Polanski. Hitchock pour la blondeur de ses héroïnes : la vulnérable blondeur vénitienne de Clémence Poesy, la provocante blondeur platine de Laura Birn.
Polanski pour l’ambiance de paranoïa et l’enfermement dans un lieu clos : on pense à la lente chute dans la folie du héros du Locataire ou, plus encore, à l’angoisse qui gagne Mia Farrow dans Rosemary’s Baby à l’approche de la naissance de son enfant.

Hélas, London House n’a pas la stature de ces illustres prédécesseurs. La comparaison la plus appropriée serait plutôt La Main sur le berceau ou La Fille du train, le best-seller de Paula Hawkins récemment porté à l’écran. J’avais eu la dent dure en ne mettant à ce film sorti l’an passé qu’une seule étoile. Je voulais m’inscrire en faux contre un succès mondial à mes yeux usurpé.

Il est difficile d’être beaucoup plus généreux avec London House. Sans doute sa fin glaçante devrait-elle m’inciter à plus d’indulgence. Mais ce refus des conventions ne suffit pas à racheter ce thriller trop prévisible.

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Paris la blanche ★★★☆

Rekia est kabyle. Quarante huit ans plus tôt son mari, Nour, est parti en France travailler dans le bâtiment. Chaque mois, il lui envoie, par son frère, un mandat. Mais les virements ont cessé depuis quatre ans. Inquiète, Rekia décide de prendre le bateau et de venir le chercher à Paris.

Paris la blanche débute par des plans sans dialogue où l’on voit Rekia préparer scrupuleusement sa valise, fermer sa maison, prendre le bus jusqu’à Alger puis embarquer. Alors qu’Alger la blanche est filmée en scope depuis le pont du navire, les mots Paris la blanche s’inscrivent sur l’écran. Ce titre paradoxal semble annoncer un renversement de perspective : comme si la capitale de la France allait avoir, pour cette Kabyle jamais sortie de son bled, le parfum exotique de la capitale algérienne pour les colons français du début du siècle dernier.

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Paris la blanche n’est pas un vague remake de La Vache, cette comédie tendre qui racontait l’an passé la traversée de la France par un Kabyle accompagnant sa bête au Salon de l’agriculture et, tel un Candide moderne, promenant son miroir au bord du chemin. Paris la blanche joue sur un autre registre : celui du drame familial, de l’exil, du déracinement, de l’attachement contrarié à la terre natale, de la fidélité d’une femme pour son mari et d’un mari pour sa femme.

Puisque l’affiche du film a la maladresse de le dévoiler, on peut le révéler : Rekia retrouvera Nour après plusieurs jours d’une quête stérile dans les rues de Paris où elle croisera le chemin de quelques Français aidants (formidable Karole Rocher). Le suspense du coup se déplace vers un double mystère : pour quelle raison Nour a-t-il laissé Rekia sans nouvelle ? Acceptera-t-il de reprendre avec elle le chemin du retour ?

Paris la blanche est un film d’une infinie douceur, illuminé du sourire tendre de Tassadit Mandi, figure moderne de Pénélope qui, lasse de tisser en attendant son époux, part à sa recherche. Dans ce film d’une heure vingt six seulement, beaucoup se dit sans mot, sans phrase inutile, sans surjeu inutilement démonstratif. Toutes les questions ne trouveront pas leurs réponses. Comme dans la vie. Tout simplement.

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Kong: Skull Island ★☆☆☆

King Kong : le retour.
Le grand gorille amoureux ne cesse de hanter notre panthéon cinématographique. L’image de Kong au sommet de l’Empire State Building, combattant d’une main  les avions qui l’assaillent et protégeant de l’autre sa belle, est entrée en 1933  dans l’imagerie populaire. Au point de vouloir la reproduire dans de nombreux succédanés : en 1976 avec Jessica Lange, en 2005 avec Naomi Watts.

Bizarrement, ce nouvel opus ne revisite pas cette scène iconique. Il se cantonne à la première moitié de l’histoire qui se déroule, on le sait, dans l’île mystérieuse dont Kong a fait son royaume.

Le film en gagne-t-il en unité – là où le scénario de l’original, coupé entre l’île sauvage et les gratte-ciels de Manhattan souffrait en son milieu d’une césure presque incurable ? Peut-être Boileau y trouvera-t-il son compte (c’est quand même fort de citer Boileau dans une critique de Kong, non ? personne ne me faisant de compliment, il faut bien que je m’en fasse de temps en temps) ; mais pas le spectateur.

Car Kong – comme Ghost in the shell – procède d’un curieux assemblage. Un peu comme une mauvaise piquette produit du mélange de divers cépages de l’Union européenne. Sans doute le principal emprunt vient-il de la longue généalogie des King Kong déjà évoquée. Le contraire serait pour le moins troublant. Mais que vous rappellent ces hélicoptères volant dans le soleil couchant et cette jungle bombardée au napalm sinon Apocalypse Now ? Et ces monstres menaçants, issus d’un passé enfoui, qui prennent un malin plaisir à chasser et à dévorer une troupe d’innocentes victimes sinon Jurassic Park ? Et ces créatures chimériques (buffle à six cornes, araignée ou sauterelle géante) sinon les anime japonais de Hayao Miyazaki ?

Bien sûr. Tout dans Kong n’est pas à jeter. A commencer par les combats épiques de l’immense gorille avec toutes sortes de bestioles toutes plus dégoûtantes les unes que les autres : une pieuvre à mille bras, un gros lézard carnivore … Les cent quatre vingt dix millions de dollars de budget n’ont pas été dépensés en vain.
A saluer également la prestation de Brie Larson qui interprète une photographe de guerre. Sans doute sa présence ne se justifie-t-elle que par le souci d’ajouter une femme à une escouade par trop masculine et par celui d’attendrir le cœur de Kong – dans une scène trop attendue pour être réussie. Mais il sera beaucoup pardonné à Brie Larson, Oscar 2016 de la meilleure actrice pour Room,  à sa belle vitalité, à son sourire éclatant et à ses seins parfaits dans son T-shirt mouillé.

Il est temps, cher lecteur, que j’aille voir un film letton muet en noir et blanc et que j’y oublie les seins de Brie Larson et mon penchant coupable à rédiger mes critiques à la première personne du singulier.

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Orpheline ★★★☆

Je me plaignais hier des mises en scène un peu pauvres du cinéma français. Me voici aujourd’hui servi avec cette Orpheline d’une rare complexité et d’une belle sensibilité.

Comme l’annonce l’affiche, Arnaud des Pallières va raconter la vie d’une orpheline à quatre âges de sa vie. Au lieu d’en confier le soin à la même actrice, grimée et vieillie pour l’occasion, il en choisit quatre qui n’ont pas grand chose en commun sinon leurs lèvres purpurines. La même recette vient d’être employée avec le succès que l’on sait dans Moonlight outre-Atlantique.

Complexité supplémentaire : la vie de Karine/Sandra/Renée n’est pas narrée dans l’ordre chronologique, mais, comme dans Irréversible de Gaspar Noé, en commençant par la fin. On découvre une institutrice rangée (Adèle Haenel) sur le point d’être rattrapée par son passé sous les traits de Gemma Arterton (ah ! Gemma …). Pour comprendre sa situation, il faut remonter sept ans en arrière et rencontrer Sandra (Adèle Exarchopoulos) qui vient d’arriver à Paris et se retrouve plongée dans le milieu du jeu et de l’arnaque. À treize ans, la jeune Karine (Solène Rigot) cherche à toute force à fuir la violence d’un père dont on comprendra, après un quatrième saut dans le temps, les ressorts dramatiques.

La concaténation des temps est d’une parfaite fluidité et évite les défauts du film à sketches toujours inégal. Arnaud des Pallières peint un splendide tableau de femme diffractée. Le parti pris  de confier ce rôle unique à quatre actrices ne remet pas en cause sa profonde unité. Karine est une enfant en mal de (re)pères qui cherche maladroitement l’amour.

Dans un ultime chapitre, le film revient à son point de départ et retrouve Adèle Haenel obligée de faire taire la soif d’amour qui lui a tant fait tort. Ce dénouement n’est pas l’épisode le moins émouvant d’un film dont on retiendra l’éblouissante prestation d’Adèle Exarchopoulos, plus sensuelle que jamais.

La bande-annonce