Paul (Fionn Whitehead, un prénom pas facile à porter de ce côté-ci de la Manche, qui tenait pourtant le rôle principal de Dunkerque) débarque à Port Authority, l’immense terminal routier de Manhattan. Sa demi-sœur, censée venir l’y chercher, est aux abonné.e.s absent.e.s. Le jeune homme à la face d’ange, qui a trouvé refuge dans une rame de métro, se la fait défoncer par un trio d’agresseurs. Lee (Mc Caul Lombardi, beau gosse en diable dans Nous les Coyotes, Sollers Point et American Honey) lui vient en aide, l’accueille parmi sa communauté et lui offre un toit en échange d’une sale besogne : prêter main forte à l’expulsion de locataires en retard de paiement.
Au hasard des rencontres, Paul rencontre une communauté LGBT, les McQueen (du nom du couturier), adepte du voguing – un style de danse urbaine, nous dit Wikipédia, « caractérisé par la pose-mannequin, telle que pratiquée dans le magazine américain Vogue (…) avec des mouvements angulaires, linéaires et rigides du corps, des bras et des jambes ». Il tombe amoureux de Wye (Leyna Bloom) sans réaliser qu’elle est transsexuelle.
Si la présentation que j’en ai faite est bien longue, l’histoire de Port Authority se résume à pas grand-chose : un coup de foudre entre un garçon et une fille pas tout à fait comme les autres. On comprend sans peine que le film fasse un tabac dans les festivals LGBTQI dont il coche toutes les cases : récit d’émancipation, hymne à la tolérance, BOF planante, New York nocturne et pluvieux, caméra au plus près des corps…
Le propos n’échappe pas à la caricature : Lee et ses nervis sont des Blancs homophobes bas du front tandis que les « sœurs » de Wye sont d’une sensibilité à fleur de peau.
On se laisse un temps séduire par ce premier film sensible, sorti en salles en septembre dernier, aujourd’hui accessible en VOD. Puis hélas, on s’en désintéresse lentement jusqu’à sa conclusion téléphonée.