The 13th ★☆☆☆

Le treizième amendement de la Constitution américaine abolit l’esclavage en 1865. Il réserve toutefois une hypothèse : l’emprisonnement des individus condamnés pour crime.
Le documentaire militant d’Ava DuVernay, réalisatrice engagée de Selma (2014), soutient une thèse radicale : la population afro-américaine a troqué les chaînes de l’esclavage pour les barreaux des prisons.

Elle le démontre chiffres à l’appui, qui donnent froid dans le dos : si la population afro-américaine représente à peine 8 % de la population totale américaine, les prisonniers noirs-américains représentent à eux seuls plus de 40 % de la population carcérale. Autre chiffre plus impressionnant encore : si un Blanc sur dix-sept sera un jour emprisonné, un Noir sur trois court statistiquement le risque de l’être une fois dans sa vie.

Cette surreprésentation carcérale a des racines anthropologiques profondes : la peur du Noir, voleur et violeur, que le Blanc animalise dans son subconscient et imagine comme une bête menaçante et violente, incapable de dominer ses passions, criminelles. Ava DuVernay l’illustre par des extraits nombreux de Birth of a Nation, le premier blockbuster de l’histoire du cinéma, qui connut en 1915 un immense succès en développant des thèses profondément racistes.

Elle a aussi des causes plus récentes : la criminalisation de la consommation de drogue qui, à partir des années 80 et de la présidence de Ronald Reagan, multiplie les incarcérations. Un mouvement que les deux présidences démocrates de Bill Clinton, qui redoute d’apparaître « soft on crime », n’interrompra pas. Un quart des détenus sont aujourd’hui consommateurs ou trafiquants de drogues. De 500,000 en 1980, la population carcérale est ainsi passée à plus de 2,000,000 en 2012. Un système capitaliste profitable s’est créé (construction et entretien des prisons, fournitures, exploitation du travail quasi-gratuit des prisonniers…) qui résiste de toutes ses forces à la décrue des effectifs.

L’enquête menée tambours battants par Ava Duvernay est remarquablement documentée. Elle fait parfois penser aux réalisations de Michael Moore. Mais elle en présente comme elles les défauts. J’en relèverai deux.

Un de forme : après avoir annoncé le sujet qu’il traiterait – la surreprésentation des Noirs américains en prison – The 13th s’en éloigne pour en traiter d’autres, connexes mais distincts : l’emprisonnement comme politique sociale de lutte contre la pauvreté des Noirs comme des Blancs, les violences policières dont les Noirs sont victimes, l’essor du mouvement #BlackLivesMatter….

Un de fond : si la surreprésentation des Afro-américains en prison est évidente et scandaleuse, c’est friser avec le complotisme que de soutenir, comme le fait le documentaire, que le « système » américain a sciemment vidé de sa substance le treizième amendement pour maintenir la population noire en servitude.

La bande-annonce

Voyage à travers le cinéma français ★★☆☆

Bertrand Tavernier nous fait voyager à  travers le cinéma français des années 30 à 70 : ses réalisateurs (Becker, Renoir, Carné, Melville, Sautet), ses acteurs (Gabin) mais aussi ses compositeurs (Jaubert, Kosma).

Il y a deux manières d’accueillir ce documentaire fleuve de plus de trois heures – qui devrait trouver son prolongement dans une série télévisée de neuf heures.

La première est l’admiration et l’enthousiasme. Ce sont les sentiments qui m’ont dominé pendant la projection. Admiration devant la cinéphilie encyclopédique de ce monstre sacré du cinéma français et enthousiasme devant la jubilation avec laquelle il nous fait partager sa passion, toujours bienveillante. On sort de ce voyage groggy par tant d’érudition, frustré de n’avoir pas noté chaque référence et impatient d’aller voir ou revoir tel ou tel film mentionné.

La seconde, moins enthousiaste, vient plus tard, à la réflexion. Face à un documentaire qui hésite, sans jamais prendre son parti, entre le récit autobiographique et l’encyclopédie raisonnée. Face à un voyage qui laisse dans l’ombre quelques uns des plus grands réalisateurs de cette époque  (pas un mot sur Clouzot, Bresson, Ophuls, Tati) et ne dit pas un mot des actrices. Face surtout à une approche très hexagonale du cinéma qui ne définit pas un seul instant en quoi ce cinéma là se distinguait de ceux des autres pays d’Europe et d’outre-Atlantique.

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Le Teckel ★★☆☆

Un teckel passe de maître en maître : un enfant qui récupère d’une leucémie, une jeune célibataire en week-end chez un couple trisomique, un professeur de cinéma désabusé, une vieille femme au crépuscule de sa vie.

Amérique sous Tranxène. Todd Solondz est un cinéaste américain indépendant qui a réalisé des films à l’humour grinçant. « Fear, anxiety and depression » est le titre emblématique de son premier opus qu’il tourne en 1989 pour son diplôme de fin d’études. Suivront « Bienvenue dans l’âge ingrat » (1995), « Happiness » (1997), « Storytelling » (2001)…

On retrouve sa patte (c’est le cas de le dire) noire et vacharde dans ces quatre historiettes politiquement incorrectes. Dans la première, Julie Delpy joue un mère de famille hystérique ; dans la deuxième Greta Gerwig reprend le rôle qui est le sien de film en film de grande adulescente dégingandée ; le troisième avec Danny DeVito est l’occasion d’une critique au Karcher de l’université américaine et de ses dérives ; le dernier ouvre le film à une réflexion sur la mort et le sens de la vie… avant de le clore par une conclusion hilarante qui a provoqué les sifflets du public à Sundance.

Le problème du Teckel est celui de tous les films à sketches : ses chapitres sont trop courts pour laisser le temps de s’y intéresser ; le lien qui les unit est trop ténu pour justifier leur juxtaposition (si le passage du teckel de son premier à son deuxième propriétaire est raconté, les deux suivants sont paresseusement passés sous silence).

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Ma vie de Courgette ★★★☆

Coup de cœur pour ce dessin animé français qu’un excellent bouche à oreille m’a convaincu d’aller voir et que j’aurais ignoré sinon, couturé d’a priori sur les dessins animés que je continue à cantonner à un public enfantin.

Quel que soit l’âge, on sera ému par l’histoire de Courgette, un petit garçon de neuf ans placé en foyer. Il doit s’y faire une place entre Simon le caïd, Jujube le glouton et Camille la garçonne.

Céline Sciamma signe le scenario de cette adaptation d’un roman de Gilles Paris publié en 2002. On y retrouve la subtilité et l’empathie pour ses personnages de la réalisatrice de « Tomboy » et « Bande de filles ».

Le sujet de ce dessin animé n’est pas gai. Il traite de l’abandon, de la maltraitance enfantine. C’est un peu « La tête haute » (l’excellent film de Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve en juge aux affaires familiales, Benoît Magimel en éducateur et Rod Paradot en ado têtu) en stop motion. Car Claude Barras utilise la même technique que « Wallace et Gromit » ou « Coraline » : une animation image par image de petites figurines stylisées en pâte à modeler.

Courgette va se reconstruire – ainsi qu’il est d’usage de le dire aujourd’hui – avec l’aide de ses camarades et de quelques adultes bienveillants (le policier bourru auquel Michel Vuillermoz prête sa voix est particulièrement réussi). Un seul personnage négatif dans cette belle assemblée : la tante de Camille qui fait avancer un scenario qui, sans elle, aurait peut-être tourné en rond. Dommage qu’elle le fasse avec un manichéisme caricatural.

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Captain Fantastic ★★★★

Moitié hippie, moitié altermondialiste, un père décide d’éduquer ses six enfants loin de la société et de ses pollutions. Mais sa vie hors du monde est remise en cause lorsque sa femme se suicide. Contre l’avis de ses beaux-parents, il décide de se rendre aux funérailles en compagnie de ses enfants et d’exécuter les dernières volontés de la défunte.

Et dire que j’ai failli ne pas aller voir ce bijou ! Sa bande-annonce me donnait l’impression d’en révéler tous les ressorts et de ne ménager aucune surprise. Quelle erreur aurais-je commise ! Ma passion inentamée pour le cinéma doit beaucoup à de telles surprises : j’arrive encore à être étonné, emporté, par des films qui ne paient pas de mine.

« Captain Fantastic » commence comme « Into the Wild » et finit comme « Little Miss Sunshine ».

Soit au départ une première moitié du film qui se déroule exclusivement dans les montagnes Rocheuses où Ben et ses enfants réalisent une utopie écologique : vivre en harmonie avec la nature, en y développant son corps et son esprit (Ben soumet ses enfants à  un entraînement physique et à une éducation intellectuelle qui fait d’eux des Castors juniors aussi débrouillards que savants).

Soit ensuite un road trip familial provoqué par un bien macabre événement mais qui multiplie les situations cocasses. Cette petite bande décalée rencontre de « vraies » gens, s’y percute parfois (les élans amoureux du fils aîné pour une cagole de camping sont hilarants), les met face à ses contradictions souvent (les cours que Ben donnent à ses enfants donnent de bien meilleurs résultats que ceux que leurs cousins reçoivent au collège).

« Captain Fantastic » est follement attachant par son absence de manichéisme. Ben n’est ni un gourou qui endoctrine des mineurs sous influence, ni un héros monolithique qui a raison contre la terre entière. C’est un père pétri d’amour qui veut protéger ses enfants et leur transmettre le meilleur. Cet amour s’illustre dans le respect qu’il porte à chacun d’eux : les enfants ne sont jamais traités comme une masse indifférenciée mais comme six individualités aux besoins spécifiques. Et les résultats qu’il atteint feraient pâlir de jalousie tout parent d’élève normalement constitué : les analyses que font, sous l’aiguillon de leur père, l’aînée de « Lolita » ou la cadette du Premier amendement sont d’une rafraichissante acuité.

Cet amour se traduira dans le dernier tiers du film par une prise de conscience et par une décision qui force l’admiration et démontrera la capacité de Ben à reconnaître ses limites et à toujours faire prévaloir le bien-être de ses enfants.

Sans avoir l’air d’y toucher, « Captain Fantastic » traite avec une infinie délicatesse de sujets aussi grave que la paternité, l’éducation, le libre arbitre. À chacune de ces questions, il propose une réponse tendre, bonne, juste. Un pays qui produit de tels films ne peut pas être totalement mauvais. Même après avoir porté à sa tête un clown misogyne et menteur.

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La Fille du train ★☆☆☆


Rachel se remet difficilement d’un divorce douloureux. Elle passe tous les jours en train devant son ancienne maison qu’occupe désormais son ex-mari, sa compagne et leur bébé. Juste à côté, une autre maison abrite un jeune couple dont Rachel fantasme la vie parfaite. Jusqu’au jour où elle est témoin – ou croît l’être – d’une scène étonnante…

« La Fille du train » a été annoncé par une lourde campagne de publicité. C’est l’adaptation d’un roman à succès sorti en 2015 dont les droits ont été immédiatement achetés par DreamWorks. Le casting rassemble les plus jolies minois de l’heure : Emily Blunt (« Sicario », « Edge of Tomorrow »), Rebecca Ferguson (« Mission impossible: Rogue Nation »), Haley Bennett (« Les sept mercenaires ») et, puisqu’il en faut pour tous les goûts, Justin Theroux (le compagnon de Jennifer Anniston à la ville et le héros de l’envoutante série « The Leftovers »).

L’intrigue est passablement emberlificotée, entraînant le spectateur, à coup de flashbacks, dans uns série de retournements. Pendant le premier voire le deuxième tiers, on se laisse prendre à ce jeu de masques. Qui de Rachel, de Megan ou d’Ana faut-il croire ? À laquelle de ces réalités se fier ? Il faut bien qu’hélas l’intrigue se dénoue. Elle le fait de la plus prévisible des façons dans une scène finale dont la grandiloquence gore arrache quelques rires gênés dans l’audience. Ce n’est pas très bon signe…

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Sing street ★★☆☆

Vous avez 40-50 ans ? Vous avez biberonné au Top 50 ? Vous avez adoré Joy Division, Duran Duran, Motörhead ? Les murs de votre chambre étaient tapissés des posters de David Bowie, Madonna ou Joe Jackson ? Alors vous adorerez « Sing Street » qui vous ramènera au temps des cheveux crêpés, des bottines et du fluo.

À Dublin au millieu des 80ies, Conor a quinze ans (comme moi… sauf que je n’habitais pas Dublin). Ses parents le changent de lycée pour le placer dans une institution catholique collet monté. Pour y séduire Raphina, il décide de monter un groupe. Il l’appelera Sing Street.

« Sing street » est un feel good movie comme on en a déjà vus beaucoup. Moitié récit initiatique, moitié film musical, il a la tendresse du premier (les relations entre Conor et son frère aîné sont particulièrement touchantes) et l’énergie du second.

Sans doute « Sing street » ne revolutionne-t-il pas un genre dont les règles furent fixées il y a un quart de siècle par l’indépassable Commitments de Alan Parker. Pour autant, aussi oubliable soit-il, il offre le plaisir régressif de se replonger, pour le meilleur (The Cure) et pour le pire (A-ha), dans la musique de notre adolescence.

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Bleeder ★★☆☆

Tourné en 1999, le deuxième film de Nicolas Winding Refn était jusqu’alors inédit en France.

« Bleeder » reprend les mêmes décors  (la banlieue grise de Copenhague), les mêmes acteurs (Kim Bodnia qui ne percera pas et Mads Mikkelsen qui deviendra une star mondiale) et la même histoire que « Pusher ». Comme dans son premier film, Winding Refn filme les bas-fonds de la capitale danoise, ses losers, ses petits trafics. Rien de romantique dans sa caméra mais au contraire un goût pour l’hyperviolence qui ira crescendo dans ses films suivants.

Léo (Kim Bodnia), le héros de « Bleeder », vit avec Louise qui attend un enfant. Lenny (Mads Mikkelsen) est célibataire et travaille dans un vidéo-club. Le film raconte la lente dérive du premier dans la violence et la rédemption du second dans l’amour.

« Bleeder » offre un portrait touchant de Winding Refn sous les traits de Lenny. Comme son personnage, sa cinéphilie – il voit dix à douze films par semaine – le coupe du monde. Comme son personnage, il est amoureux – c’est Liv Corfixen qui deviendra Mme Winding Refn à la ville qui interprète le rôle de la serveuse draguée par Lenny.

« Bleeder » n’est pas un chef d’œuvre. Il n’a pas la prétention de l’être. C’est un petit film tourné avec quatre bouts de ficelles par un réalisateur qui n’a pas trente ans et sa bande de potes. C’est une curiosité cinéphilique pour les fans de « Drive », « Only God Forgives » et « The Neon Demon ».

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Le Mystère Jérôme Bosch ★★☆☆

Le Jardin des délices est sans doute l’œuvre la plus connue du peintre hollandais Jérôme Bosch. Réalisée au tout début du seizième siècle, elle est exposée au musée du Prado. C’est là que le documentariste José Luis López-Linares la filme. C’est là aussi qu’il interroge un curieux panels de stars mediatico-culturelles : Salman Rushdie, Michel Onfray, Renée Fleming…

Le résultat est assez classique dans la forme et ne bouleverse pas les canons du genre. Pour autant l’œuvre de Jérôme Bosch est si fascinante qu’on passe sans rechigner plus d’une heure à l’ausculter.

La caméra s’attarde sur chaque minuscule détail et essaie d’en comprendre la signification. Dans ce triptyque dont le volet latéral gauche décrit le Paradis terrestre et le droit l’enfer, Jérôme Bosch a-t-il voulu, avec les figures monstrueuses mi-humaines mi-animales du volet central, dénoncer les dangers de la luxure ? ou au contraire, avec une audace étonnante pour son temps, en faire l’éloge ?

On aura en chemin glané quelques anecdotes (le duc d’Albe a fait arracher les ongles des pieds et des mains d’un gardien pour s’approprier le triptyque) ; mais le mystère Jérôme Bosch ne sera pas dévoilé. Les motifs du maître hollandais nous resteront à jamais inconnus.

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Mal de pierres ★★☆☆

Nicole Garcia est une grande actrice. C’est aussi une grande réalisatrice qui signe avec ce beau « Mal de pierres » son huitième film. Elle choisit d’adapter un roman de Milena Agus que j’avais lu il y a quelques années et dont j’avais gardé un souvenir ému.

Gabrielle est une jeune femme sensuelle dont les rêves d’amour fou éveillent la suspicion de ses parents agriculteurs en Haute-Provence. La croyant folle, ils la marient de force à un homme qu’elle n’aime pas. L’amour fou, elle le découvrira à l’occasion d’une cure et d’une rencontre inoubliable, quitte peut-être à en perdre la raison.

L’action du livre de Milena Agus se déroulait en Sardaigne et portait la marque de cette terre âpre. Nicole Garcia la transpose dans le sud de la France, entre les champs de lavande où Gabrielle grandit et les rivages de la Méditerranée où elle suit José son mari (l’action est censée se dérouler à La Ciotat, mais ce sont les rochers des Deux frères au large de Fabregas qu’on aperçoit à l’horizon). L’action se déroule durant les années 50 reconstituées avec une élégance qui frise l’académisme.

Le film vaut surtout par son actrice principale. J’ai longtemps eu beaucoup de réserves à l’égard de Marion Cotillard. Son premier rôle dans « Taxi » ne m’avait pas convaincu de son potentiel, pas plus que son Oscar pour « La Môme » que j’ai toujours trouvé surcôté. Je m’étais, comme tout le monde, allègrement moqué de ses grimaces dans « The Dark Knight Rises ». Mais force m’est de reconnaître aujourd’hui qu’elle affirme depuis quelques films un talent incontestable sous la direction des plus grands : « De rouille et d’os » de Audiard », « Deux jours et une nuit » des frères Dardenne, « Juste la fin du monde » de Xavier Dolan. A cette liste il convient désormais d’ajouter ce beau film classique.

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