1987. Luton : une ville sans âme du Bedfordshire au nord-ouest de Londres.
Javed a dix-sept ans. Il entre en terminale. Le walkman vissé sur les oreilles, il est fan de musique, tient un journal, écrit des poèmes et rêve de devenir journaliste. Mais ses rêves se heurtent aux interdits de son père, un immigré pakistanais qui a pour son fils d’autres ambitions.
On avait découvert Gurinder Chadha en 2002 avec Joue-là comme Beckham, l’histoire d’une jeune fille britannique d’origine indienne qui s’émancipe grâce au football féminin. Après quelques détours par l’Inde (elle avait réalisé en 2004 Bride and Prejudice un remake réjouissant de Jane Austen à Bollywood et en 2017 Le Dernier Vice-roi des Indes, une biographie de Lord Mountbatten), elle revient à ses premières amours. À l’instar de Joue-là comme Beckham, Music of my life est un feel-good movie qui raconte l’émancipation d’un jeune immigré de la deuxième génération, qui cherche à desserrer l’étau culturel dans lequel il a grandi.
Le film a pour fil directeur les chansons du Boss, Bruce Springsteen, dont les textes aident le jeune lycéen à mettre des mots sur sa rebellion.
L’ensemble, qui flirte parfois avec la comédie musicale, est noyé dans les meilleures intentions. La crise existentielle de Javed est l’occasion de passer en revue les grands enjeux du débat politique économique et social : racisme, communautarisme, amours mixtes, patriarcat, émancipation par l’école et le savoir… Tout se terminera, comme de bien entendu, dans une réconciliation générale, aussi prévisible qu’émouvante.
Une confession : j’avoue le rouge au front aimer presqu’autant les tubes sucrés qu’on écoutait dans nos années lycées et qu’on entend – trop brièvement – dans le premier quart du film (Pet Shop Boys, Tiffany, The Human League, A-ha…) que les titres de Springsteen.
Ah, mais je vois que tu es allé le voir finalement ce film 😉