J’ai déjà dit ici combien la miniaturisation était en train de révolutionner le cinéma.
« Tangerine » le montre, qui a été entièrement tourné avec trois iPhone 5S (pub !) équipés de lentilles anamorphiques.
On me dit que l’iPhone permet au cadreur d’être plus discret, plus proche des acteurs, de moins les intimider. Je veux bien le croire, mais je m’en fous un peu.
Je remarque simplement que l’image n’est pas mauvaise sauf qu’elle est saturée dans les oranges (tangerine = mandarine) et que c’est la signature graphique du film. Je veux bien le croire… mais c’est quand même très moche.
L’histoire ? Un(e) trans dénommée Sin-Dee Rella ( = Cinderella = Cendrillon !!) sort de prison. Il/elle n’a plus un radis et dépense ses dernières économies en mangeant un donut avec son/sa meilleur(e) copain/pine, Alexandra, qui lui apprend que son mec/mac le/la trompe. Circonstance aggravante, son mec/mac l’a trompé(e) avec une fille cisgenre [cette phrase n’a d’autre utilité que de glisser un mot compliqué dans un post par ailleurs dangereusement vulgaire] [cette phrase a une seconde utilité : vous obliger à googler « cisgenre » parce que j’en ai marre de la passivité avec laquelle vous me lisez !!].
Furieu(x)se, la donzelle monte sur ses grands chevaux et part à sa recherche. Comme vous l’imaginez, cher lecteur, chère lectrice, cher lecteur/lectrice transexuel(le), elles/ils feront en chemin bien des rencontres. Notamment un chauffeur de taxi arménien qui, pour lutter contre l’ennui d’une morne conjugalité, taille des pipes dans des car washes à de jeunes filles/hommes tarifé(e)s [quel bonheur de pouvoir écrire des trucs bien sales sans craindre la censure de Facebook !].
Dit comme cela, ça a l’air marrant. Mais en fait, ça ne l’est guère.
Les saynètes s’enchaînent. J’allais écrire « sans queue ni tête »; mais c’eût été un peu facile.
A la fin, tout le monde se retrouve pour une grande explication. On dirait « Femmes au bord de la crise de nerfs » filmé par Spike Lee – alternativement j’aurais pu écrire « Jungle Fever » filmé par Almodovar. Sauf que ça fait hélas aussi penser à « Ma femme s’appelle Maurice ».
Ping Anora ★★★☆ | Un film, un jour