Scott Hastings (Paul Mercurio) est un danseur de salon qui, depuis son enfance, poussé par une mère tyrannique, elle-même professeure de danse et ancienne professionnelle, rêve de remporter le plus prestigieux concours : le Pan-Pacific. Mais, le carcan étriqué des règles de la discipline l’étouffe. Il brûle de le faire éclater avec des chorégraphies inédites. Effrayée par tant d’audace, sa partenaire le quitte. Il faut d’urgence en trouver à Scott une nouvelle. C’est le moment que choisit Fran (Tara Morice), une jeune femme sans grâce cachée derrière d’immenses lunettes difformes, pour lui faire des avances. Son père, immigré espagnol, s’avère être un exceptionnel danseur qui entraîne le couple en vue de la compétition, sans souci du règlement.
Mais alors que le grand jour approche, le passé familial que Scott découvre le place face à un dilemme déchirant : écoutera-t-il les sages conseils de sa mère ou l’appel de l’amour ?
L’Australien Baz Luhrmann est pour moi le réalisateur indépassable de Romeo + Juliet, un des films les plus intelligents et les plus sensibles qui soient, qui a réussi à redonner une seconde vie à la pièce de théâtre la plus célèbre au monde.
Il n’a pas trente ans quand il signe son premier film sur un sujet qu’il connaît bien : la danse de salon que ses parents pratiquaient en semi-professionnels. Il aurait pu lui consacrer un documentaire sur son kitsch assumé, sur son esthétique démodée. Il lui préfère une fiction au scénario à l’eau-de-rose, sauvé par son second degré et son humour en demi-teinte. Ne lui jetons pas la pierre : Dirty Dancing suivait, cinq ans plus tôt, quasiment le même scénario, avec le succès mondial que l’on sait.
Ballroom Dancing ne vaut guère par ses interprètes qui manquent désespérément de charisme. D’ailleurs aucun d’eux ne fera carrière. Mais l’énergie qu’ils déploient dans leurs chorégraphies endiablées les excuse, qui annonce les débordements de Moulin Rouge avec Nicole Kidman et Ewan McGregor neuf ans plus tard.