Guillaume Canet a quarante-deux ans. Une journaliste lui fait remarquer qu’il est de moins en moins « rock’n roll ». La jeune actrice (Camille Rowe, la top model de la pub Poison girl) qui partage l’affiche de son prochain film ne la contredit pas. La star française, assaillie par l’angoisse, va chercher par tous les moyens à vaincre les outrages du temps.
J’ai adoré ce film. Pour trois raisons. La circonstance que je traverse moi même depuis quinze ans au moins une persistante crise de la quarantaine ne sera pas ici développée.
La première, la plus importante peut-être, est que j’y ai beaucoup ri. Ri aux situations gaguesques dans lesquelles notre héros, en quête d’une seconde jeunesse, se retrouve. Ri aux apparitions, dans leur vrai rôle de Johnny Hallyday, de Kev Adams ou de Gilles Lellouche. Ri au virage complètement farfelu que prend le film dans son dernier tiers. Difficile d’en dire plus sur cette transformation bogdanovienne sans déflorer l’intrigue.
La deuxième est qu’il faut un sacré culot pour tourner un film pareil. Guillaume Canet va très loin dans l’auto-dérision. Il fait l’aveu de sa peur de vieillir comme Woody Allen fait rire de sa peur de mourir ou Beigbeder de sa peur d’aimer. La démarche pourrait sembler nombriliste. Elle ne l’est qu’en apparence. Car loin de se donner le beau rôle et de conclure son film par une morale toute faite (« la vieillesse, c’est dans sa tête », « vieillir c’est s’accepter »), Guillaume Canet ose aller au bout de la logique de son personnage.
La troisième est le jeu des acteurs auxquels on demande l’exercice difficile de jouer leur vrai rôle. On parle beaucoup de celui de Marion Cotillard qui passe la première moitié du film à s’exprimer en québécois pour préparer le prochain Dolan. On oublie son interprétation toute en nuances durant la seconde moitié, véritable déclaration d’amour à son conjoint parti en vrille.
Sans doute « Rock’n roll » ne mérite-t-il pas vraiment les quatre étoiles que je lui attribue. Mais, les occasions de rire aux éclats sont suffisamment rares pour ne pas m’autoriser une telle générosité.
Film sympa mais bémol de ma part sur « le film dans le film » . J’aime peu ces séquences la
Très bon film en effet. Pourtant j’y allais à reculons, n’aimant pas beaucoup les acteurs à l’affiche. Cotillard – qui me sort par les yeux, surtout lorsqu’elle tourne avec les frères Dardenne – est splendide de bout en bout.
C’est un poil longuet et en milieu de film, le scenario ne progresse pas beaucoup. Mais j’ai bien ri – alors même que je n’ai pas encore 40 ans.
Peut-être pas 4 étoiles, mais 3, certainement !