Nas (Reda Kateb) vient de sortir de prison. Son frère aîné, Arezki (Slimane Dazi), gère un bar à Pigalle. Nas aimerait lui donner une autre dimension et en faire un haut lieu de la nuit.
« Les Derniers Parisiens » est un film original à plus d’un titre.
Commençons par son titre. Et son affiche intemporelle comme on n’en fait plus depuis les années 50.
Évoquons ses deux réalisateurs, les rappeurs d’origine togolaise et algérienne du groupe La Rumeur, passés derrière la caméra.
Signalons – quoi qu’elles n’aient rien d’originales – l’excellente prestation de Reda Kateb, comme d’habitude parfait de justesse, et celle de Slimane Dazi, qu’on a déjà vu cent fois mais dont on sera désormais impardonnable d’oublier le nom – Mélanie Laurent, en revanche, est nettement moins à sa place.
Venons-en enfin au scénario, aux frontières du documentaire et de la fiction. Le héros du film, c’est Pigalle, ou plutôt ce qu’il en reste. Pas de plans complaisants sur les sex shops ou sur les files de touristes qui prennent d’assaut le Moulin-rouge. Pas non plus d’armes à feu ou de poursuites en voiture. Mais la nostalgie du temps où les macs et les voyous portaient beau. Hamé et Ekoué filment, caméra à l’épaule, le déclin de ce monde à travers l’histoire de deux frères que tout oppose : Arezki rêve de se ranger, Nas de se venger.
« Les Derniers parisiens » c’est un peu comme si les frères Dardenne filmaient la chute de « Bob le flambeur ».