Officier de l’armée britannique, méprisé par ses supérieurs en raison de la déchéance de son père, Percy Fawcett est missionné par la Société royale géographique pour cartographier la frontière entre le Brésil et la Bolivie au cœur de la forêt amazonienne.
James Gray est un des réalisateurs les plus intéressants de sa génération. Ses films sont remarquables. Little Odessa, The Yards, La Nuit nous appartient se déroulent dans la banlieue de New York. Avec The Lost City of Z, Gray change de lieu et d’époque. Le titre et l’affiche louchent du côté de Indiana Jones. Mais, The Lost City of Z raconte moins la découverte d’El Dorado que sa quête obsessionnelle. Il emprunte moins à Spielberg qu’à Coppola (Apocalypse Now), Huston (L’Homme qui voulut être roi) ou Herzog (Fitzcarraldo).
Sans doute The Lost City of Z est-il splendidement éclairé par le chef op Darius Khondji. Sans doute les scènes de retour dans l’ennuyeuse Angleterre – qui sont souvent, dans ce genre de films, traités comme des interludes – sont-elles aussi intéressantes que celles qui se déroulent sur le Rio Verde. Sans doute enfin, le final a-t-il la macabre majesté de celui de Apocalypse Now.
Pour autant, l’ensemble de ses composants mis bout à bout ne suffit pas à faire un grand film. Un film qui se démarquerait de ses trop illustres et trop nombreux prédécesseurs qui, dans ce registre-là, celui de l’explorateur parti au bout du monde à la recherche de soi, ont déjà donné tant de chefs d’œuvre.