À Madrid, de nos jours, Carmen est mariée à Carlos, un grutier qui passe son temps à regarder le foot à la télé et à l’agonir d’injures. Jusqu’au jour où Carlos est hypnotisé et change du tout au tout. Le butor devient un mari aimant, excellent danseur, qui passe l’aspirateur et apporte à sa femme le petit déjeuner au lit.
Avec son cousin Pepe, Carmen découvre que Carlos est en fait victime d’un envoûtement. Tito, un serial killer atteint de schizophrénie, a pris possession de son corps.
Pablo Berger avait signé en 2012 Blancanieves, une réécriture fascinante du conte de Blanche Neige, filmé en muet et noir et blanc dans l’Andalousie franquiste. Couvert de récompenses (sept Goyas), ce film m’avait enthousiasmé. Son suivant n’est pas au diapason.
Abracadabra en effet hésite entre plusieurs genres. Farce loufoque, drame fantastique, enquête policière (dont le sujet macabre et les décors madrilènes rappellent le récent Que Dios Nos Perdone), pamphlet féministe, voire même comédie musicale, Abracadabra trop embrasse et mal étreint. Ses acteurs ne déméritent pas : Antonio de la Torre réussit à rendre tour à tour crédible l’époux macho et l’amant délicat, Maribel Verdu, l’héroïne de Blancanieves, joue à merveille, l’épouse soumise qui se bat contre sa condition. Mais le jeu excellent des acteurs ne suffit pas à mettre de l’ordre dans un film qui en manque trop.