Driss et Manuel ont grandi ensemble dans les barres de Bagnolet. Mais Driss (Reda Kateb) a quitté la cité pour devenir policier aux Stups tandis que Manuel (Matthias Schoenaerts) en est devenu l’un des caïds.
Les deux « frères ennemis » vont se rapprocher à la mort d’Imrane, un complice de Manuel recruté comme indic par Driss.
Frères ennemis revisite sans guère d’imagination un scénario déjà mille fois filmé. Rien de nouveau sous le soleil – ou le ciel gris du 9-3 avec cette histoire à tiroirs de trafiquants infiltrés par la police et mis à mal par des gangs rivaux telle qu’Olivier Marchal en a filmée treize à la douzaine. Rien de nouveau non plus avec le personnage de Driss, tiraillé entre la fidélité à ses origines et le dévouement à son travail, comme Roschdy Zem par exemple en a tant joué. Rien de nouveau enfin à ce face-à-face entre les deux héros, le flic et le voyou, qui partagent le même passé, mais pas les mêmes choix et s’interrogent sur la perméabilité de la frontière qui les sépare, comme Guillaume Canet et François Cluzet dans Les Liens du sang.
Pour autant, Frères ennemis ne saurait être assimilé au tout-venant télévisuel, sitôt vu et sitôt oublié. Car David Oelhoffen n’est pas né de la dernière pluie, qui sait donner du nerf à son scénario, tenir le spectateur en haleine sans temps mort et diriger ses acteurs. Ceux-ci sont parmi les tout meilleurs du cinéma contemporain et on s’étonne qu’aucun réalisateur n’ait eu l’idée de les réunir plus tôt.