Un président de la République, fraîchement élu, voit sa cote de popularité dégringoler. Il convoque une réunion de crise pour préparer le discours qui redorera son blason.
Ainsi pitché, « Gaz de France » avait de quoi faire saliver. J’imaginais un « House of Cards » à la française, « Un temps de président » (l’excellent docu de Yves Jeuland sur les coulisses de l’Élysée) fictionnalisé. Je me trompais lourdement.
Car « Gaz de France » n’est pas réaliste. Et n’a aucune ambition de l’être. Le premier film de Benoît Forgeard est une pochade surréaliste qui louche du côté de Groland et de Buñuel. Cette analyse fait beaucoup d’honneur à un film raté qui au bout de trente minutes a déjà épuisé son sujet : critique de la politique-spectacle, des entourages présidentiels, de la dictature de l’apparence, du storytelling. Rien ne vient sauver de l’ennui visqueux dans lequel le film s’installe. Pas même la brochette de seconds rôles qui composent le panel censé rebooster la communication présidentielle.
Le film est sorti dans une seule salle à Paris. Je m’en suis étonné après avoir lu les longues critiques que lui ont consacrées avant-hier Le Monde et Télérama. Mais j’en ai compris la raison hier.
Ping Arès ★★★☆ | Un film, un jour