Le cinéma japonais – ou du moins celui qui s’exporte en France – se divise en quatre genres aux caractéristiques bien marquées. Le premier est le dessin animé dans la veine des chefs-d’œuvre de Miyazaki et du studio Ghibli. Le deuxième est le film de yakuza que Takeshi Kitano a porté à son apogée avec Sonatine avant d’en détourner les codes. Le troisième est le film d’horreur qui, depuis Ring et Dark Water, est en perte de vitesse. Le quatrième est le drame familial contemporain invoquant les mânes de Ozu et flirtant parfois avec le fantastique : Notre petite sœur de Kore-eda ou Vers l’autre rive de Kurosawa pour ne citer que deux titres sortis l’an passé.
Les Délices de Tokyo appartient évidemment à cette dernière catégorie. Il est l’œuvre de Naomi Kawase, réalisatrice reconnue pour La Forêt de Mogari ou Still the Water. Dans ses précédents films, elle campait des personnages cabossés par la vie cherchant à se reconstruire et y parvenant grâce à une philosophie de l’acceptation.
Elle utilise les mêmes ressorts dans son dernier film. Ses deux héros sont le patron d’un restaurant, dont le mutisme revêche cache un lourd secret, et une adorable mamie qui va l’aider à relancer son commerce en dépit de la maladie qui la ronge.
C’est MasterChef à la sauce Paulo Coelho : pour confectionner des dorayakis, une pâtisserie japonaise sucrée à base de haricots rouges confits, devinez quel est l’ingrédient secret !? L’amour évidemment !
C’est à la catégorie de la fresque historique, mettant en scène les seigneurs féodaux avec leurs samouraï, qu’appartenait le premier film japonais ayant rencontré une large audience occidentale, primé à Venise en 1951 : Rashomon réalisé par Akira Kurosawa.
Nous avons aussi la catégorie du film sensuel, avec Nagisa Oshima.
Et le film de guerre, sur la guerre du Pacifique et, plus largement, la guerre en Asie. Avec David Bowie dans Merry Christmas Mr Lawrence du même Nagisa Oshima.