La bande-annonce de Saint Amour ne m’avait pas mis l’eau – ni le vin – à la bouche. J’aurais dû me fier à mon premier sentiment tant ce film franchouillard ressemble à ce qu’il annonce.
Jean (Gérard Depardieu) est un vieil agriculteur, blanchi sous le harnais, qui peine à se consoler de la mort de sa femme. Son fils, Bruno (Benoît Poelvoorde), manifeste, au plus grand désespoir de son paternel, plus de goût pour picoler que pour reprendre l’exploitation familiale. Les deux compères partent faire la Route des vins dans un taxi conduit par Mike (Vincent Lacoste), parisien mythomane.
On dirait Les Valseuses version troisième âge. Comme dans le film de Bertrand Blier, Gérard Depardieu fait un tour de France, accumulant les rencontres, alcoolisées et féminines de préférence. Dans le rôle de Patrick Dewaere (paix à son âme), Benoît Poelvoorde fait toujours autant rire. En revanche, Depardieu est bien fatigué. Il peine à déplacer son quintal. La virile brutalité de ses jeunes années s’est muée en douceur pateline. Avec l’âge, Depardieu s’est « gabinisé ».
On imagine, à tort ou à raison, que le scénario, histoire des retrouvailles d’un père et d’un fils, l’a touché, lui qui porte le poids du deuil de son fils Guillaume, mort en 2008 d’une vie brûlée par les deux bouts. Délépine et Kervern – qui l’avaient déjà dirigé dans l’excellent Mammuth en 2010 – nous épargnent cet écueil. Mais leur réalisation n’en demeure pas moins bien plate, à mille lieues des délires absurdes et grolandais des premiers films des deux compères.
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