C’est l’histoire d’une famille, ou plutôt de sa décomposition, de 1994 à 2011. 1994 est l’année où Kelly, la fille aînée, disparaît. On apprendra qu’elle a volontairement quitté sa famille pour suivre Ahmed, un musulman radicalisé.
On ne dira pas ce qui surviendra en 2011 sinon que l’épilogue du film coïncide avec la mort de Ben Laden. Entretemps l’islamisme a marqué le monde suivant une chronologie (New York 2001, Madrid 2004, Londres 2005) qui scande la quête par son père et son frère de la sœur absente.
Thomas Bidegain emprunte la trame de son histoire à La Prisonnière du désert, mythique western de John Ford.
Mais en la transposant à d’autres cowboys, il lui donne une actualité troublante. D’autant que sa sortie, que les producteurs ont hésité à repousser, a coïncidé avec les attentats du 13 novembre.
Deux films en un. La chronique familiale, soit la lente dérive d’un père qui n’accepte pas la disparition de sa fille et qui détruit sa famille en voulant la reconstituer. Le documentaire brûlant d’actualité, soit l’exil volontaire et le ralliement à l’intégrisme d’une Française dont les motivations nous resteront à jamais étrangères.