La quarantaine, originaire d’Algérie, peinant à parler le français, vivant de petits boulots précaires, Fatima habite avec ses deux filles dans un HLM de la banlieue lyonnaise. L’aînée commence sa première année de médecine. La cadette, encore collégienne, se rebelle.
Le film de Philippe Faucon traite d’un thème désormais courant dans le cinéma français : l’intégration des populations immigrées (Samba, La Graine et le Mulet, Dheepan, Les Héritiers, L’Esquive…) Il le fait avec l’immense douceur et l’infinie générosité qui caractérisaient déjà ses précédents films (Samia, Dans la vie).
Hélas, à force de bons sentiments, il finit par verser dans la caricature que ne gomme pas le jeu maladroit des actrices : « mère courage », Fatima souffre en serrant les dents, sa fille aînée peine sur ses révisions et sa cadette joue la caillera en rentrant les épaules.
Si Fatima a remporté le César du meilleur film, c’est plus à son sujet politiquement correct qu’il le doit qu’à ses qualités cinématographiques.