Un Anglais se sépare de son amant chinois ; une mère maquerelle enseigne à ses employées comment rendre un homme fou de plaisir ; un groupe de rock fête son disque d’or ; un transsexuel thaïlandais attend l’opération qui lui permettra de changer de sexe ; une Japonaise trompe son mari avec un jeune Chinois ; une Coréenne visite Singapour avec son meilleur ami…
Unité de lieu, mais pas unité de temps. La caméra de Eric Khoo ne quitte jamais la suite 27 de l’hôtel Singapura ; mais elle balaie près d’un siècle d’histoire depuis la prise de Singapour par le Japon en 1942 jusqu’à un futur de science-fiction où le sexe se pratiquera sous des formes étonnantes.
Il y a deux façons de considérer le film de Eric Khoo. On peut y voir – et le titre français nous y invite – une radiographie en coupe de Singapour. C’est sans doute lui donner plus d’envergure qu’il n’y prétend. Même si, l’exotique brassage des langues (on parle anglais, chinois, coréen, japonais et thaï) est révélateur de l’étonnante mosaïque que constitue la cité-Etat.
L’ambition de « In the Room » est différente. D’une saynète à l’autre, d’une époque à l’autre, le réalisateur pose la même question : comment aimer ? Le sujet est traitée de façon très pratique. Dans une chambre d’hôtel, on fait l’amour et on en parle. Le film, interdit aux moins de douze ans avec avertissement, n’est pas bégueule. Mais, aussi séduisants que soient ses personnages, féminins comme masculins, il ne se réduit pas à une succession de scènes de sexe. « Hôtel Singapura » lorgne du côté de « In the Mood for Love » et a le parfum envoûtant et sensuel des histoires d’amours impossibles.