Adolescente mal dans sa peau, Vee découvre par sa meilleure amie une nouvelle application sur Internet : Nerve propose à des « voyeurs » de lancer des défis à des « joueurs » et de les regarder les relever. Vee se pique au jeu et rencontre Ian (Dave Franco, 31 ans (sic) dans la vraie vie). Mais les règles du jeu se compliquent tandis que Vee suspecte Ian de cacher un lourd secret.
Je ne serais pas aller voir Nerve sans l’avis dithyrambique du Monde qui le décrivait comme « une tragédie « geek », entre chœurs de « voyeurs » et Parques numériques ». J’escomptais un film d’action rebondissant dans le dark web et reposant sur une vision stimulante du pouvoir des hautes technologies.
Quelle ne fut ma déception ! Car Nerve ne vaut pas tripette. C’est une resucée moderne du jeu « Conséquence ou Vérité ? » auquel nous jouions déjà au siècle passé. L’essor de l’Internet a permis d’augmenter le nombre des joueurs… et de rendre les défis de plus en plus stupides. Les premiers sont les plus mignons : embrasser un inconnu, voler une robe dans une boutique de luxe ; les suivants deviennent franchement débiles : rouler à 100km/h en moto les yeux bandés, traverser un précipice sur une échelle brinquebalante…
Ce scénario poussif, qui peine à soutenir l’attention durant une heure trente cinq, repose sur une philosophie simpliste : Internet est dangereux, l’anonymat qu’il confère à ses utilisateurs est une invitation à exprimer ses instincts les plus vils, rien ne remplace les rapports humains authentiques. Cerise sur le gâteau : Juliette Lewis, la Lolita incendiaire de Kalifornia et de Natural Born Killers joue le rôle de la mère de Vee, qui se ronge les sangs quand sa fille rentre en retard et ne répond pas à son téléphone. Je vieillis…