Un peu filou, un peu rêveur, Zico (Kévin Azaïs découvert aux côtés de Adèle Haenel dans Les Combattants) veut prendre la mer. Il s’embarque sur un vieux rafiot battant pavillon panaméen. À bord un vieux capitaine (Jean-François Stévenin) et un second silencieux (Samir Guesmi aussi à l’aise dans la comédie – L’Effet aquatique – que dans le drame).
« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! » – Julien Samani transpose à l’époque contemporaine une nouvelle de Joseph Conrad. Sa fidélité à la trame narrative est plus un défaut qu’une qualité : avec ses tatouages, Zico ressemble trop à son époque pour rendre crédible le personnage de jeune lieutenant du livre de Conrad.
Les personnages de ce huis clos marin sont pourtant attachants. Mais le scénariste peine à leur donner de la chair. Pour le faire, il invente deux événements théâtraux : une tempête, un incendie. Filmés à la petite semaine, ils ne suffisent pas à donner à « Jeunesse » une épaisseur qui lui fait cruellement défaut.
Si la plainte indomptable et sauvage des flots impétueux et les marins aux torses huileux vous émeuvent, je vous conseille plutôt l’excellent Fidelio (2014) ou Noir océan (2010)
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