Le cinéma iranien connaît depuis quelques années une belle effervescence.
Interdit de quitter son pays, condamné à filmer sous le manteau, Jafar Panahi en est devenu le porte-drapeau. Ashgar Farhadi, le réalisateur de « Une séparation », Ours d’or à Berlin et Oscar du meilleur film étranger, en incarne la face la moins polémique. La sublime Goshifteh Farahani, découverte par Fahradi dans « La Vie d’Elly », aujourd’hui exilée en France en est devenue l’égérie internationale et libérée.
Mais le cinéma iranien ne se résume pas à ces trois personnalités.
Comme Mehrand Tamadon qui, en 2014, avait questionné l’iranité en se confrontant, l’espace d’un week-end avec un trio de mollahs aussi intolérants que ficelles, Sepideh (quel merveilleux prénom !) Farsi filme un huis clos.
Cette fois-ci le conflit est hors champ : dans la rue où se déroulent les manifestations de la « révolution verte » qui avait accompagné la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009. Une manifestante, l’oreille rivée à son téléphone, l’œil collé aux réseaux sociaux, trouve refuge dans l’appartement d’un militant des droits de l’homme plus âgé qu’elle. Deux générations confrontent leurs espérances, leurs désillusions et s’aiment l’espace d’une nuit.
Le procédé, théâtral, touche vite ses limites. La fin est maladroite. Mais la situation actuelle de l’Iran, qu’on sent sur le point d’exploser, mérite qu’on s’y intéresse.