Le cinéma aime filmer la folie, la longue spirale qui conduit lentement un être normal dans l’abîme de la déraison.
« Shining » de Kubrick, « Repulsion » de Polansky, « Spider » de Cronenberg, « Aguirre » de Herzog…
Je ne comprends pas cet engouement.
Pour deux raisons.
1. Je ne trouve aucun plaisir à voir pendant 1h30 un homme ou une femme sombrer dans la folie.
2. Les ressorts dramatiques de cette déchéance sont très pauvres. Il est fou. Il est de plus en plus en plus fou. Il a définitivement perdu la tête.
« Le prodige » de Edward Zwick n’échappe pas à la règle. Au début du film, Bobby Fischer est un enfant surdoué. Son génie des échecs devient obsessionnel jusqu’à son match légendaire contre Spassky en 1972 à Reykjavik. Puis il s’enfonce dans la paranoia.
Cette trajectoire linéaire et prévisible, caricaturalement interprétée par Tobby Maguire, est sauvée de l’ennui par les seconds rôles : Liev Schreiber d’une classe folle dans le rôle de Spassky, Peter Sarsgaard dans celui du secondant de Fischer.