À Stockholm, au tout début du vingtième siècle, Arvid est un jeune journaliste d’une extraction modeste. Il tombe follement amoureux de Lydia, la fille d’un peintre célèbre. Ses sentiments sont partagés mais les deux jeunes gens sont de milieux trop différents pour envisager une union. Lydia se marie à un riche veuf tandis que Arvid épouse une héritière. Des années plus tard, leurs chemins se croisent à nouveau.
Pernilla August a eu une carrière étonnante. Née en 1958, elle fait ses premiers pas au cinéma avec Ingrid Bergman dans Fanny et Alexandre en 1982. Sociétaire du Théâtre dramatique royal, elle y joue les plus grandes pièces du répertoire : Strindberg, Ibsen, Tchekov, Shakespeare… Elle obtient le prix d’interprétation féminine à Cannes en 1992 pour son rôle dans Les Meilleurs intentions de Bille August – dont elle fut l’épouse de 1991 à 1997. Elle joue la mère de Anakin Skywalker dans les deux premiers épisodes de la saga Star Wars. De retour en Suède, elle passe derrière la caméra pour signer l’adaptation d’un grand classique de la littérature suédoise.
Le Jeu sérieux (pourquoi donner un titre anglais à un film suédois ?) de Hjalmar Söderberg n’est pas de la litt chick. Comme ses contemporains Ibsen, Strindberg, Hamsun ou Hardy, Söderberg écrivait des drames poignants. Les amours de Arvid et de Lydia sont des amours contrariées et il ne faut pas escompter un happy end.
Fidèle au roman qu’elle adapte, Pernilla August ne verse pas pour autant dans la reconstitution méticuleuse. Elle le doit à son actrice principale qui ravit la vedette – et la tête d’affiche – à son acolyte masculin. Ballottée par la vie, tout à tour trop sage et trop exaltée, Karin Franz Körlof est bouleversante.