Wonder Woman est un infâme brouet décérébré dont je ne comprends pas le succès chez un public de plus de quatorze ans.
Le film débute par un interminable prologue chez les Amazones, réfugiées sur l’île de Themyscira pour se protéger des foudres d’Arès, le fils belliqueux de Zeus. Diana, la fille de la reine Hippolyta (que les sous-titres français ont malencontreusement traduit par Hippolyte), est initiée à l’art de la guerre par sa tante Antiope (interprétée par Robin Wright qui a sans doute besoin, elle aussi, de payer ses impôts).
La félicité qui prévaut au sein de ce paisible gynécée (on aurait bien aimé passer deux heures vingt à voir des amazones en bikini se rouler dans la boue en de virils combats de catch) est hélas troublée par l’arrivée inopinée (subtile allitération) d’un bel espion américain (Chris Pine dont la seule qualité est d’avoir vingt ans de moins que Brad Pitt… et de ne pas être né en France où son patronyme lui aurait probablement interdit l’accès à la célébrité) poursuivi par l’armée allemande. Car nous sommes en 1918 et que le maréchal Ludendorff (Dany Huston dans le rôle du méchant dont on ne se souvient jamais du nom), dans un effort désespéré pour éviter la défaite, est sur le point de lancer une arme biologique dévastatrice forgée par l’infâme docteur « Poison ».
Si on était pédant, on dirait que Wonder Woman s’inscrit à la croisée de trois genres : les film de superhéros (Wonder Woman est une héroïne DC, petite sœur de Batman et Superman auprès desquels elle avait d’ailleurs fait une apparition dans l’oubliable Batman vs. Superman : L’Aube de la justice), la mythologie grecque (« This is Spartaaaaa » et ses avatars) et le steampunk (Hellboy, Sucker Punch). Sans oublier de nombreux emprunts à la BD et les désormais inévitables combats filmés en bullet time. Mais cette savante exégèse serait faire trop d’honneur à ce qui se réduit à un médiocre divertissement pour adolescents pubères.
J’entends dire que Wonder Woman serait un film féministe. La preuve : son réalisateur est une femme, Patty Jenkins (expulsée sans ménagement de la réalisation de Thor 2) et son actrice principale aussi (faire jouer Wonder Woman par un homme aurait été sacrément transgressif). Pour autant, je ne suis pas certain que les jeunes adolescentes s’identifient à une grande cruche en maillot de bain avec une épée, un bouclier et un lasso. En revanche, je suis certain que Wonder Woman attirera une tripotée de vieux messieurs – dont je dois avouer que je fus – vaguement émoustillés par la plastique affriolante de Gal Gadot (ex Miss Israël, découverte par la franchise Fast and Furious). Et je ne suis pas sûr que ce voyeurisme grandisse la cause des femmes.
C’est très snob, comme critique…
Vous n’avez pas tout à fait tort…
Mais ce film vous a-t-il plu ?