Ana, une riche Brésilienne enceinte, embauche Clara pour l’aider dans les tâches ménagères et avec l’enfant à naître. Ana, qui a conçu son enfant dans des circonstances nimbées de mystère, a une grossesse compliquée. Tandis que l’attirance mutuelle des deux femmes grandit, Ana manifeste, les nuits de pleine lune, un comportement inquiétant.
Les Bonnes Manières n’a pas volé le Prix du public qui lui a été décerné à Géradmer. C’est un film intrigant, à la frontière de plusieurs genres.
C’est, en première approche, un film qui traite de l’ambiguïté des relations ancillaires entre une patronne et sa bonne. Le cinéma latino-américain s’en est fait une spécialité – signe tout simplement que l’emploi de domestiques y est plus fréquent que sous d’autres latitudes : le chilien La Nana (2009), le brésilien Une seconde mère (2015), l’argentin La Fiancée du désert (2017).
C’est aussi un film d’amour entre deux femmes que tout a priori sépare – au point d’ailleurs de rendre leur relation improbable : le statut social, la couleur de la peau… La tendresse que Clara porte à Ana, sa compassion avec sa souffrance, son désir qu’on découvrira bientôt immense de la secourir ne peuvent que toucher.
Et bien sûr c’est enfin un film de loup garou comme on les aime : avec des pleines lunes, des poils en pagaille et des jets d’hémoglobine. Ce n’est pas la seule dimension du film. Je l’ai dit. Mais ce n’est même pas sa dimension essentielle. Car si le jeune lycanthrope avait été affligé de n’importe quelle autre maladie honteuse nécessitant l’attention de chaque instant de sa mère, le film aurait fonctionné de la même façon.
La richesse de ce curieux film brésilien, comme on en avait jamais vu, constitue sa principale faiblesse. car il peinera à trouver son public. Les amateurs du genre le trouveront trop alambiqué, pas assez sanglant. Ceux au contraire que les loups-garous effraient s’en tiendront à distance.
Ping Medusa ★☆☆☆ | Un film, un jour
Ping Employé/Patron ★★☆☆ | Un film, un jour
Ping Àma Gloria ★★☆☆ | Un film, un jour