Accusé d’adultère, Atli est mis à la porte de chez lui par sa femme. Il retourne s’installer chez ses parents vieillissants, qui ne se remettent pas de la disparition mystérieuse de son frère aîné. Un arbre dans leur jardin fait de l’ombre à celui de leurs voisins. La querelle bientôt s’envenime.
Contrairement à ce que laisse augurer sa bande-annonce, Under the Tree n’est pas une version islandaise de la comédie américaine Nos pires voisins. Tout au plus quelques scènes d’humour noir y prêtent-elles à sourire. Under the Tree est plutôt un film angoissant habité par une tension permanente, remarquablement écrit. Les frictions entre les parents d’Atli et leurs voisins se succèdent et s’accumulent, d’une gravité croissante. Leur point de départ peut sembler frivole : le faîtage d’un arbre fait de l’ombre à la terrasse des voisins qui aimeraient pouvoir y bronzer (on imagine qu’en Islande les bains de soleil sont rares).
On a tous connu un jour ou l’autre avec ses voisins une situation comparable : des nuisances sonores, visuelles, olfactives. Des hauts talons qui claquent dans l’appartement des voisins du dessus. Un étage surélevé qui nous bloque la vue sur la mer. Des poubelles jamais rentrées qui empuantissent l’allée. Selon qu’on est plus ou moins sensibles, on en fait une jaunisse ou contre mauvaise fortune bon cœur.
Under the Tree montre comment les choses lentement dégénèrent. Il le ferait avec d’autant plus d’efficacité s’il n’était pas handicapé par deux défauts. Le premier est l’histoire d’Atli avec sa femme, sans lien avec la querelle de voisinage de ses parents et qui occupe pourtant un bon tiers du film. La seconde est son dénouement inutilement gore qui décrédibilise la minutieuse horlogerie qui le précédait. Dommage…