Jacques (Jean Dujardin) a un rêve : devenir riche comme Bill Gates ou Bernard Tapie, ses idoles. Même à bout de ressources – et en peignoir de bain – rien ne saurait l’en détourner.
Quand il s’installe auprès de sa sœur Monique (Yolande Moreau) qui dirige un village Emmaüs près de Pau, il crée sa société dénommée « I Feel Good ». Son objet : proposer aux plus pauvres des opérations de chirurgie esthétique very low cost en Bulgarie.
Le duo Delépine & Kervern est de retour. Plus il avance, plus il gagne en ambition. Elles sont loin leurs premières œuvres à l’humour grolandais et absurde dans lesquels les deux réalisateurs se mettaient en scène (Aaltra, Avida). En chemin, ils ont enrôlé Benoît Poelvoorde (Louise-Michel), Gérard Depardieu (Mammuth), et Albert Dupontel (Le Grand soir). Cette fois-ci, c’est Jean Dujardin qui les rejoint, le héros de Brice de Nice et d’OSS 117, le seul Français à avoir jamais décroché l’Oscar du meilleur acteur.
La superstar s’adapte parfaitement au cinéma de Delépine & Kervern. Il y trouve naturellement sa place, comme si elle l’attendait depuis toujours. Au point qu’il semble n’avoir pas besoin de modifier d’un iota la performance de crétin séduisant qui a fait sa gloire.
Ce personnage faisait des étincelles dans Bruce de Nice et dans OSS 117 car il y était drôle. Le problème est qu’il ne l’est guère ici. On sourit à quelques gags – hélas déjà entrevus dans la bande-annonce ; on ne rit vraiment jamais sinon peut-être pour celui du twist final dont on ne peut hélas rien dire.
À défaut de faire rire, I Feel Good pourrait ambitionner de nous faire réfléchir. Il esquisse une critique du macronisme – la première au cinéma à ce jour – accusé, dès le slogan qui barre l’affiche (« Il n’y a pas de grand pays sans grands patrons »), de vouloir tous nous transformer en milliardaires en puissance. À supposer que la critique soit fondée, elle fait long feu. On comprend bien vite la folie de Jacques. On n’y croit pas une seconde – pas plus qu’on ne croit dans le succès de son entreprise. Du coup, on en est réduit à attendre gentiment le dénouement d’une histoire qui doit nous entraîner en Bulgarie pour se redonner du souffle.
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